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G20 : déclaration commune en dépit du boycott américain, le "plan de paix" pour l'Ukraine débattu

Les chefs d'État posent pour une photo de famille à l'issue de la première session plénière du sommet des dirigeants du G20 à Johannesburg, Afrique du Sud, le 22 novembre 2025
Les chefs d'État posent pour une photo de famille à l'issue de la première session plénière du sommet des dirigeants du G20 à Johannesburg, Afrique du Sud, le 22 novembre 2025 Tous droits réservés  Misper Apawu/Copyright 2025 The AP. All rights reserved.
Tous droits réservés Misper Apawu/Copyright 2025 The AP. All rights reserved.
Par Jeremiah Fisayo-Bambi & Serge Duchêne avec AP
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Malgré le boycott américain de cette réunion à Johannesburg, le plan de paix proposé par le président américain Donald Trump pour l'Ukraine a occupé une place prépondérante lors de l'ouverture du sommet.

Les dirigeants du G20 ont adopté samedi, en ouverture du sommet du G20 en Afrique du Sud, une déclaration abordant la crise climatique et d'autres enjeux mondiaux. Cette déclaration intervient dans un contexte de boycott et d'opposition des États-Unis.

Un porte-parole du président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré aux journalistes que la déclaration « ne peut être renégociée », citant des passages auxquels Washington s'oppose.

« Nous avons travaillé toute l'année à son adoption, et la semaine dernière a été particulièrement intense », a précisé le porte-parole.

Dans son discours d'ouverture, Ramaphosa a souligné l'importance de cette réunion pour l'ensemble du continent. « Ce sommet des dirigeants du G20 étant le premier à se tenir en Afrique, il porte les espoirs et doit refléter les aspirations des peuples de ce continent et du monde », a-t-il déclaré.

Le président sud-africain a affirmé qu'il est de la responsabilité de tous les participants de « ne rien laisser entraver la valeur, le prestige et l'impact de la première présidence africaine du G20 ».

Le sommet, le premier à se tenir en Afrique, s'est ouvert samedi. Les dirigeants et hauts responsables gouvernementaux des principales économies émergentes et des pays développés se sont réunis près du célèbre township de Soweto, où vécut Nelson Mandela, afin de dégager un consensus sur les priorités.

Malgré le boycott américain et la présence de plusieurs dirigeants de l'UE, dont la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Antonio Costa, le plan de paix proposé par le président américain Donald Trump pour l'Ukraine a occupé une place prépondérante lors de l'ouverture du sommet.

Les dirigeants de l'UE discutent du plan de paix de Trump pour l'Ukraine

Les dirigeants européens se réuniront samedi en Afrique du Sud pour examiner des alternatives au plan américain visant à mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, plan perçu comme favorable à Moscou. Parallèlement, une importante délégation ukrainienne se prépare à des pourparlers directs avec Washington.

Ce plan en 28 points, destiné à stopper l'agression du Kremlin, a suscité l'inquiétude à Kyiv et dans les capitales européennes. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré vendredi que son pays pourrait être confronté à un choix difficile : défendre sa souveraineté ou préserver le soutien américain dont il a besoin.

Le plan américain prévoit que l'Ukraine cède des territoires à la Russie, une perspective que Kyiv a maintes fois rejetée, tout en réduisant la taille de son armée et en bloquant son adhésion à l'OTAN. Il reprend nombre des exigences de longue date de Moscou, tout en offrant des garanties de sécurité limitées à Kyiv.

Des émissaires ukrainiens rencontreront une délégation américaine en Suisse pour discuter de cette proposition, a déclaré samedi un haut responsable, après que le président américain, Donald Trump, a indiqué souhaiter une réponse de Kyiv d'ici la semaine prochaine.

Mais les dirigeants européens ont mis en garde contre toute précipitation dans la conclusion d'un accord de paix, conscients que leur propre avenir était en jeu dans la lutte de l'Ukraine pour repousser la Russie, et ont insisté pour être consultés dans les efforts de paix. Samedi, ils se sont préparés à se réunir en marge du sommet du G20, en signe de soutien à Kyiv.

Des hauts responsables ukrainiens à la tête des négociations

Une délégation ukrainienne se rendra prochainement en Suisse pour discuter de la proposition avec des représentants américains, selon Roustem Oumierov, ancien ministre de la Défense qui a dirigé les négociateurs ukrainiens lors des précédentes tentatives infructueuses avec la Russie.

« Ces jours en Suisse, nous entamons des consultations entre de hauts responsables ukrainiens et américains concernant les paramètres possibles d'un futur accord de paix. L'Ukraine aborde ce processus en ayant une vision claire de ses intérêts », a-t-il écrit samedi sur Telegram.

Neuf responsables participeront aux discussions, dont le chef de cabinet de Zelensky, Andriy Yermak, et Oumierov lui-même, selon un communiqué publié sur le site web de la présidence ukrainienne. Ce communiqué précise également que les négociateurs sont habilités à traiter directement avec la Russie.

Les alliés de Kyiv insistent sur une paix « juste et durable ».

Les principaux alliés européens de l'Ukraine ont réitéré leurs réserves quant à la volonté du Kremlin de mettre fin à la guerre.

« La Russie prétend sans cesse être sincère dans sa volonté de paix, mais ses actes ne sont jamais à la hauteur de ses paroles », a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer aux journalistes avant le sommet du G20, quelques jours après une frappe russe dans l'ouest de l'Ukraine qui a coûté la vie à plus d'une vingtaine de civils.

Les dirigeants européens accusent depuis longtemps la Russie de freiner les efforts diplomatiques dans l'espoir de submerger les forces ukrainiennes, bien moins nombreuses, sur le champ de bataille. Kyiv a accepté à plusieurs reprises les propositions de cessez-le-feu américaines cette année, tandis que Moscou exige des conditions plus favorables.

Starmer a ajouté que les Européens souhaitent travailler en étroite collaboration avec Washington et Kyiv pour garantir « une paix juste et durable ».

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré vendredi qu'un principe fondamental pour les alliés européens de Kyiv restait, depuis toujours, « rien sur l'Ukraine sans l'Ukraine ». Von der Leyen et le président du Conseil européen, António Costa, ont été les premiers à annoncer la tenue de ces pourparlers à Johannesburg, après leur entretien téléphonique avec Zelensky plus tôt dans la journée.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a également mis en garde contre toute précipitation dans la conclusion d'un accord de paix.

S'exprimant vendredi soir à la télévision allemande, le chef de la diplomatie allemande a déclaré qu'une paix durable ne pourra être atteinte que si Kyiv préserve sa souveraineté et si de nouvelles garanties de sécurité sont mises en place « pour l'Ukraine et pour nous tous ».

Zelensky défiant lors que l'Ukraine commémore la famine de l'époque soviétique

Le président ukrainien a, quant à lui, adopté un ton de défi samedi, alors que le pays commémorait la « grande famine », Holodomor, imposée à l'Ukraine par le dirigeant soviétique Joseph Staline au début des années 1930, qui a causé des millions de morts.

« Nous savons tous comment et pourquoi des millions des nôtres sont morts de faim, et des millions d'autres ne sont jamais nés. Et nous nous défendons une fois de plus contre la Russie, qui n'a pas changé et qui, une fois de plus, sème la mort », a déclaré Zelensky dans un message publié sur Telegram à l'occasion de la Journée de commémoration de l'Holodomor.

« Nous avons défendu, nous défendons et nous défendrons toujours l'Ukraine. Car c'est ici seulement que se trouve notre patrie. Et chez nous, la Russie ne sera certainement pas maîtresse », a ajouté Zelensky.

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