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Le leader des Serbes de Bosnie Milorad Dodik destitué

Le chef des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, utilise son téléphone dans son bureau de Banja Luka, le 29 décembre 2023.
Le chef des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, utilise son téléphone dans son bureau de Banja Luka, le 29 décembre 2023. Tous droits réservés  AP Photo
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Par euronews
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Les autorités électorales de Bosnie ont démis le dirigeant de ses fonctions et ont convoqué des élections anticipées dans un délai de 90 jours .

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Les autorités électorales de Bosnie ont destitué Milorad Dodik de son poste de président la Republika Srpska (RS) et ont convoqué des élections anticipées dans un délai de 90 jours pour pourvoir le poste vacant.

Cette décision intervient après la confirmation en appel d’un verdict condamnant le dirigeant nationaliste à un an de prison ainsi qu’à six ans d’interdiction d’exercer toute fonction politique.

Lors du jugement initial, rendu fin février par un tribunal basé à Sarajevo, Milorad Dodik a été reconnu coupable d’avoir ignoré les décisions du haut représentant international Christian Schmidt chargé de superviser l’application des accords de paix de Dayton.

En réaction, le président de la RD a appelé l’ensemble des partis serbes de Bosnie à faire bloc derrière lui. La majorité des partis d’opposition ont toutefois refusé de le suivre.

Le dirigeant a annoncé son intention de faire appel de cette décision devant la Commission électorale, déclarant qu'il s'agissait d'une "nouvelle connerie de Sarajevo", centrale et de rester en fonction.

"Il n'y a pas de capitulation ou d'abandon. La capitulation n'est pas une option", a t-il déclaré dans un message publié sur le réseau social X.

Milorad Dodik a reçu le soutien du président serbe Aleksandar Vučić, du premier ministre hongrois Viktor Orban et de la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Appel à l'indépendance de la RS

Ces derniers mois, Milorad Dodik a introduit de nouvelles lois visant à interdire le fonctionnement des institutions judiciaires et de sécurité de l'État dans ce qui comprend environ la moitié du territoire du pays des Balkans occidentaux. Les décisions ont été temporairement suspendues par la Cour constitutionnelle au niveau de l'État.

Le dirigeant a également remis en question la légitimité du Haut représentant Schmidt, dont le mandat contredit selon lui l'accord de Dayton.

Christian Schmidt, the new peace envoy to Bosnia, poses with Valentin Inzko, the outgoing head of OHR in Sarajevo, 2 August 2021
Christian Schmidt, the new peace envoy to Bosnia, poses with Valentin Inzko, the outgoing head of OHR in Sarajevo, 2 August 2021 AP Photo

Signé en 1995, cet accord a mis fin à la guerre entre les trois principaux groupes ethniques du pays - les Bosniaques, les Serbes et les Croates - qui a débuté en 1992 lors de la dissolution de l'ex-Yougoslavie et qui est considérée comme le conflit le plus sanglant sur le sol européen depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le Haut représentant est censé jouer le rôle d'arbitre principal dans les litiges importants et de personnage clé chargé de superviser la mise en œuvre de l'accord.

L'accord de paix, dont certaines parties font office de constitution, divise le pays en deux grandes unités administratives, ou entités : la RS à majorité serbe et la Fédération bosniaque et croate de Bosnie-Herzégovine (FBiH), partiellement supervisées par un gouvernement d'État.

Destinée à apaiser les anciens belligérants, il a créé un système complexe d'équilibre des pouvoirs, considéré comme la démocratie la plus complexe au monde.

Milorad Dodik, qui a occupé divers postes de haut niveau, y compris la présidence de l'État, pendant des décennies, a réclamé à plusieurs reprises l'indépendance de la RS par rapport au reste de la Bosnie, ce qui a alimenté les craintes d'instabilité. Il a fait l'objet de sanctions américaines et britanniques pour ses actions, mais a bénéficié du soutien constant de Moscou.

Crise politique majeure

Le défi permanent lancé par Milorad Dodik au Haut Représentant et à l'autorité des institutions nationales a été considéré comme le plus grand test de la stabilité d'après-guerre pour l'espoir d'adhésion à l'UE.

La Cour de Bosnie-Herzégovine a émis un mandat d'arrêt national contre le dirigeant en mars. Depuis, il s'est rendu dans la Serbie voisine, en Israël et en Russie, où il a assisté aux célébrations du 9 mai, jour de la Victoire, organisées à Moscou par le président russe Vladimir Poutine.

De retour au pays, les tensions se sont à nouveau exacerbées fin avril après que des inspecteurs de l'agence de sécurité de l'État ont tenté d'arrêter Milorad Dodik, mais en ont été empêchés.

Bien que les détails de l'incident ne soient pas clairs, les médias nationaux ont rapporté que les agents de la SIPA avaient quitté les lieux après avoir "parlé" à la police de la RS. Milorad Dodik a déclaré par la suite qu'il se sentait "bien et en sécurité".

Une garde d'honneur de soldats de l'EUFOR défile lors de la cérémonie de passation de commandement, à Sarajevo, le 5 décembre 2006
Une garde d'honneur de soldats de l'EUFOR défile lors de la cérémonie de passation de commandement, à Sarajevo, le 5 décembre 2006 AP Photo

La crise liée à son arrestation potentielle a été quelque peu désamorcée en juillet, lorsque Milorad Dodik s'est présenté de son plein gré au bureau du procureur de l'État pour y être interrogé, après quoi le mandat d'arrêt a été annulé.

Selon la loi bosniaque, le président de la RS peut payer une amende pour chaque jour de sa peine d'emprisonnement d'un an au lieu de purger une peine de prison.

La force européenne de maintien de la paix en Bosnie, l'EUFOR, a augmenté le nombre de ses troupes en réponse aux tensions du début de l'année.

En mars, le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a promis le soutien "indéfectible" de l'alliance militaire à l'intégrité territoriale de la Bosnie.

"Trois décennies après l'accord de paix de Dayton, je peux vous dire que l'OTAN reste fermement attachée à la stabilité de la Bosnie-Herzégovine : L'OTAN reste fermement attachée à la stabilité de cette région et à la sécurité de la Bosnie-Herzégovine. Nous ne permettrons pas que la paix durement gagnée soit mise en péril." avait-il déclaré.

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