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Guinée-Bissau : l'armée annonce avoir pris le "contrôle total" du pays

L'armée bissau-guinéenne prend le contrôle du pays
L'armée bissau-guinéenne prend le contrôle du pays Tous droits réservés  Christophe Ena/Copyright 2022 The AP. All rights reserved.
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Par Inês dos Santos Cardoso
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Ce mercredi, trois jours après le second tour de l'élection présidentielle et à la veille de la publication des résultats, le président sortant a été arrêté par des militaires, qui ont annoncé avoir pris le contrôle du pays.

Des soldats ont annoncé avoir pris le pouvoir et le "contrôle total" de la Guinée-Bissau, ce mercredi 26 novembre, trois jours seulement après les élections nationales.

Les militaires ont indiqué avoir arrêté le président sortant Umaro Sissoco Embaló, qui était donné favori pour sa propre succession. Le chef de l'État lui-même a déclaré au magazine Jeune Afrique qu'il avait été arrêté vers midi, heure locale, sans avoir recours à la violence.

Umaro Sissoco Embaló faisait face à une crise de légitimité, l’opposition affirmant que son mandat était expiré depuis plusieurs mois et qu’elle ne le reconnaissait plus comme président. La Constitution fixe le mandat présidentiel à cinq ans. Umaro Sissoco Embaló est arrivé au pouvoir en février 2020. L’opposition soutient que son mandat aurait dû s’achever le 27 février de cette année, mais la Cour suprême a jugé qu’il devait se prolonger jusqu’au 4 septembre. L’élection présidentielle, toutefois, a été reportée à ce mois-ci.

Le candidat de l'opposition Fernando Dias, qui s'est déclaré vainqueur des élections a également été arrêté et emmené sur une base aérienne, selon RFI.

Ancien Premier ministre, Domingos Simões Pereira, leader du principal parti d’opposition — le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert, a également été arrêté. Il était considéré comme le principal challenger d’Umaro Sissoco Embaló, avant que lui et son parti ne soient exclus de l’élection car, selon les autorités, ils n’avaient pas déposé leur candidature à temps. Il avait ensuite apporté son soutien à Dias pour l’élection.

Dans une annonce de l'armée faite depuis le siège de l'état-major des forces armées à Bissau, la capitale, le Haut commandement pour la restauration de l'ordre a annoncé avoir suspendu le processus électoral et les institutions et ont imposé un couvre-feu afin d'empêcher les politiciens nationaux et étrangers ainsi qu'un célèbre baron de la drogue de déstabiliser le pays et de manipuler les résultats de l'élection. Les frontières du pays ont également été fermées.

Dinis N’Tchama, porte-parole du Haut commandement, a affirmé avoir après avoir découvert "un plan en cours" qui, selon lui, visait à déstabiliser le pays en tentant de "manipuler les résultats électoraux". Le "stratagème avait été mis en place par certains politiciens nationaux avec la participation d’un baron de la drogue bien connu, ainsi que de ressortissants nationaux et étrangers", a-t-il assuré, sans fournir de détails.

Des coups de feu près du palais présidentiel

Des coups de feu ont été entendus mercredi en milieu de journée près du palais présidentiel. Un journaliste de l’Associated Press a vu les routes menant au palais barrées et des checkpoints, tenus par des soldats lourdement armés et masqués, ont été montés.

Un responsable du palais présidentiel a indiqué qu’un groupe d’hommes armés avait tenté d’attaquer le bâtiment, provoquant un échange de tirs avec les gardes. Un autre responsable du ministère de l’Intérieur, qui s'est également exprimé sous couvert d'anonymat, a indiqué avoir également entendu des coups de feu près de la Commission électorale nationale, située à proximité.

Un membre clé d’une mission internationale d’observation électorale a déclaré que le chef de la commission électorale avait été arrêté et que les bureaux de la commission avaient été scellés par l’armée.

Depuis son indépendance, en 1974, la Guinée Bissau, devenue un carrefour du trafic de drogue entre l’Amérique latine et l’Europe, a connu quatre coup d’État et une myriade de tentatives de putsch.

Le gouvernement portugais appelle à la non-violence

Le gouvernement portugais a déjà commenté la situation en Guinée-Bissau, le ministère des Affaires étrangères appelant "toutes les personnes impliquées à s'abstenir de tout acte de violence institutionnelle ou civique et à reprendre le fonctionnement régulier des institutions, afin que le processus de tabulation et de proclamation des résultats des élections puisse être finalisé".

Le ministère a également indiqué qu'il était en contact permanent avec l'ambassade du Portugal à Bissau "pour s'assurer de la situation des citoyens portugais et de la situation en général".

Les missions d'observation électorale de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) et de l'Union africaine (UA) ont appelé au respect de la volonté des électeurs, ainsi que des principes démocratiques, dans une évaluation préliminaire des élections.

Selon les missions d'observation internationales qui ont suivi le processus et le vote des Guinéens, le processus électoral s'est déroulé de manière "ordonnée et organisée". Les électeurs ont voté pour élire le nouveau président de la République et les députés de l'Assemblée Populaire Nationale.

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