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Merz plaide pour de réformes au sein de l'Autorité palestinienne

Le chancelier Merz s'est rendu en Israël ce week-end pour son premier voyage.
Le chancelier Merz s'est rendu en Israël ce week-end pour son premier voyage. Tous droits réservés  Copyright 2025 The Associated Press. All rights reserved
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Par Sonja Issel
Publié le
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En amont de son voyage en Israël, Merz s'est entretenu avec Mahmoud Abbas sur le plan de paix américain et demande des réformes au sein de la direction palestinienne. L'objectif reste une solution négociée pour plus de sécurité dans la région.

Le chancelier allemand Friedrich Merz s'est entretenu samedi au téléphone avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Selon le porte-parole du gouvernement Stefan Kornelius, l'entretien s'est déroulé dans une atmosphère amicale.

Merz a réaffirmé le soutien de l'Allemagne au plan de paix du président américain Trump et a salué l'attitude coopérative de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, il a insisté sur les réformes urgentes et nécessaires pour permettre à l'Autorité de jouer un rôle constructif dans un éventuel ordre d'après-guerre. L'objectif reste une solution négociée à deux Etats, qui pourrait à long terme créer la sécurité pour les Israéliens et les Palestiniens.

Une première visite tardive

Le chancelier Friedrich Merz (CDU) entame ce week-end ses premiers voyages en Israël et en Jordanie. La première étape sera la capitale jordanienne Amman, où il rencontrera le roi Abdullah II. Le soir, Merz sera reçu à Jérusalem par le président israélien Isaac Herzog, suivi dimanche par des entretiens avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Des rencontres avec des représentants de la société civile sont également prévues, ainsi qu'une visite du mémorial de l'Holocauste Yad Vashem - une partie intégrante des visites inaugurales allemandes en Israël. Merz souhaite également rencontrer des otages du Hamas libérés ainsi que des proches des personnes tuées.

La visite en Israël est relativement tardive. Alors qu'Angela Merkel et Olaf Scholz s'y sont rendus quelques mois seulement après leur entrée en fonction, Merz ne s'y rend qu'après environ sept mois. La guerre de Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, a fait environ 1 200 morts et des centaines d'otages, selon les chiffres israéliens.

L'offensive militaire israélienne qui s'en est suivie dans la bande de Gaza a fait environ 70 000 victimes selon les autorités sanitaires locales contrôlées par le Hamas - pendant ce temps, une nouvelle estimation de l'Institut Max Planck compte même jusqu'à 126 000 morts à Gaza. La poursuite des combats et la situation sécuritaire tendue ont longtemps exclu de facto les voyages diplomatiques dans la région.

Depuis le 10 octobre, un cessez-le-feu est toutefois officiellement en vigueur entre Israël et le Hamas ; durant cette phase, la ministre de l'Éducation Karin Prien et le ministre des Affaires étrangères Johann Wadephul (tous deux membres de la CDU) s'étaient déjà rendus en Israël.

Le plan de paix américain au centre des discussions

La stabilisation du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, qui dure maintenant depuis près de deux mois, ainsi que les efforts pour entrer dans une deuxième phase du processus de paix devraient être au centre des discussions. Celui-ci prévoit entre autres le désarmement du Hamas et une force de paix internationale. Jusqu'à présent, le gouvernement fédéral n'a pas précisé si l'Allemagne pourrait y participer et dans quelle mesure.

Les questions de politique d'armement devraient également jouer un rôle. Il y a deux semaines, l'embargo partiel temporaire sur les exportations d'armement vers Israël a été levé, ce qui avait considérablement pesé sur les relations bilatérales. Israël espère à nouveau recevoir des livraisons autorisées d'Allemagne, notamment des engrenages pour les chars Merkava.

Différend sur les versements d'aide à l'Autorité palestinienne

Outre les éventuelles promesses de soutien à Israël, l'aide financière à l'Autorité palestinienne (AP) jouera un rôle central lors de ce voyage. L'Allemagne et l'UE aident depuis des années l'AP à garantir les structures étatiques de base dans l'administration, l'éducation et la santé - un élément important des efforts internationaux de stabilisation et de perspectives politiques.

Ces aides sont désormais soumises à une pression accrue, car des doutes subsistent quant à savoir si l'AP a réellement mis fin à ses programmes controversés de soutien aux prisonniers et aux familles des auteurs d'attentats tués, appelés "paiements aux martyrs".

Israël et les experts de l'UE partent du principe que ces paiements se poursuivront. Israël parle de sommes à trois chiffres en millions et a présenté à l'UE des conclusions à ce sujet.

Cela est particulièrement explosif dans le contexte où l'UE a promis 1,6 milliard d'euros pour la reconstruction de Gaza et où l'Allemagne prévoit d'y ajouter 30 millions d'euros. Les deux parties soulignent toutefois que leurs aides sont soumises à des contrôles stricts et qu'elles ne peuvent pas être utilisées pour ces programmes.

L'UE a néanmoins confirmé dernièrement un paiement selon l'ancien système - précisément la forme d'aide que l'AP souhaitait en fait voir cesser. Les services israéliens supposent en outre qu'il existe d'autres canaux par lesquels l'argent pourrait passer. L'AP le nie officiellement, mais renvoie en même temps à son obligation politique envers les familles des prisonniers et des personnes tuées.

L'UE fait désormais pression pour obtenir des explications complètes et conditionne les aides supplémentaires à des réformes du système social palestinien. L'Allemagne ne veut reprendre les paiements réguliers que lorsque toutes les questions en suspens auront été clarifiées.

Merz face à un exercice d'équilibre

Pour Merz, cette visite sera donc un exercice d'équilibriste diplomatique : à Jérusalem, le soutien allemand à l'Autorité palestinienne devrait également être abordé, tout comme les reproches selon lesquels une partie de l'aide pourrait avoir été versée dans des programmes controversés.

Parallèlement, la manière dont le gouvernement fédéral entend traiter le mandat d'arrêt international lancé par la CPI contre le Premier ministre Netanyahu reste ouverte. Merz avait signalé après son entrée en fonction qu'il était en principe ouvert à une visite de Netanyahu en Allemagne ; la mise en pratique de cette position n'est toutefois toujours pas clarifiée.

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