La plupart des prisonniers politiques libérés à la suite de la levée des sanctions états-uniennes imposées à Minsk sont arrivés à Varsovie, où ils vont demander une protection internationale.
89 anciens prisonniers politiques bélarus sont arrivés à Varsovie, ce jeudi 18 décembre, quelques jours après avoir été libérés par le régime d'Alexandre Loukachenko, grand soutien de Vladimir Poutine. Après leur libération, le 13 décembre dernier, ils avaient été expulsés vers l’Ukraine ou la Lituanie.
Outre leurs parents et amis, ils ont été accueillis par le ministre des Affaires étrangères chargé de la coopération avec les forces démocratiques bélarusses, Adam Hałaciński, l'ambassadeur d'Allemagne en Pologne, Miguel Berger, et le vice-président du Cabinet uni de transition, Pavel Latushko.
Selon ce dernier, tous les arrivants sont accueillis dans un centre spécial. La plupart d'entre eux envisagent de demander une protection internationale.
"Alexandre Loukachenko expulse des gens. Il enfreint également la loi en les privant de leurs documents, et ils se trouvent maintenant dans une situation difficile. Il est important que nous les soutenions tous ensemble et que nous luttions pour la liberté de chacun", a déclaré Pavel Latushko.
Des opposants au régime
Parmi les personnes arrivant dans la capitale polonaise figurent Maria Kolesnikova, l'une des dirigeantes des manifestations de 2020, et l'ancien candidat à la présidence Viktor Babariko, qui quitteront tous deux Varsovie pour se rendre en Allemagne, qui s'est déclarée disposée à les accueillir.
L'ancienne rédactrice en chef d'un des plus grands médias indépendants du pays, Maryna Zolotava, un des principaux opposants à Alexandre Lukashenko, Maxim Znak, et le politologue Aliaksandr Feduta font également partie des personnes libérées.
"Un grand merci à la partie ukrainienne, à la partie polonaise, à la partie lituanienne. Un grand merci aux Américains. C'est la seule chose que je puisse dire pour le moment. Ne vous attendez pas à ce que nous fassions des commentaires. Non pas parce que nous avons peur, mais parce que nous étions, comme on dit, en captivité chez les extraterrestres", a déclaré ce dernier à son arrivée à Varsovie. "Nous étions des prisonniers étrangers."
Le 13 décembre, dans le cadre des accords entre Minsk et Washington, Alexandre Loukachenko a libéré 123 personnes (110 citoyens biélorusses et 13 étrangers) à condition qu'elles quittent ensuite le pays.
Le même jour, le fonds de solidarité BySol a annoncé le début de la collecte de dons pour les anciens prisonniers politiques, qui a déjà dépassé les 250 000 euros.