Le message de paix et d'unité des grands chefs religieux réunis à Astana

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Par Galina Polonskaya
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Lors du VIIe Congrès des dirigeants des religions mondiales et traditionnelles à Astana, de grands chefs religieux se sont retrouvés autour de valeurs communes à leurs confessions et ont lancé un appel à la paix partout dans le monde.

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Le Kazakhstan qui présente une grande diversité ethnique et compte 18 religions a ouvert ses portes au dialogue interconfessionnel mondial. En septembre 2022, sa capitale Astana a accueilli le VIIe Congrès des dirigeants des religions mondiales et traditionnelles. Des délégations de plus de 50 pays y ont appelé à la paix dans le monde.

"Les efforts des dirigeants mondiaux et des organisations internationales ne sont pas suffisants pour surmonter les défis auxquels l'humanité est confrontée," estime Askar Shakirov, vice-président du Sénat kazakh, qui ajoute : "Le fait que des chefs spirituels qui ont une grande autorité parmi la population mondiale appellent à renforcer les efforts communs pour surmonter tous les défis, c'est très important."

Islam, judaïsme, fois chrétiennes et hindouisme parmi d'autres religions mondiales étaient représentés lors de ce Congrès. Cette année, le pape François tout comme le grand imam d'Al-Azhar, le cheikh Ahmed Al Tayeb, comptaient parmi les invités les plus éminents.

La présence autour d'une même table de chefs d'autant de religions mondiales envoie à lui seul au monde, un message d'unité dans la diversité.

"Le principal intérêt," souligne David Baruch Lau, le grand rabbin ashkénaze d'Israël, "c'est que nous nous retrouvons, nous échangeons et nous comprenons que pour régler les problèmes à travers le monde, il ne faut pas le faire par la guerre, mais en s'installant autour d'une table et en se parlant."

"Comprendre que nous ne faisons qu'un"

L'une des ambitions du Congrès est d'employer de nouveau, le langage de la réconciliation dans un monde ravagé par les tragédies et de mettre les religions en avant pour aider à désamorcer les conflits.

"C'est la plateforme qui doit être privilégiée plutôt que d'aller vers un monde divisé en blocs antagonistes," indique Miguel Moratinos, Haut Représentant de l'Alliance des Civilisations des Nations Unies. "Les civilisations veulent nouer des liens de compréhension et de respect et aujourd'hui, comprendre que nous ne faisons qu'un est plus important que jamais," affirme-t-il.

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Le pape François salue le grand imam d'Al-Azhar, le cheikh Ahmed Al Tayebeuronews

Se démarquer de l'extrémisme

La déclaration finale du Congrès appelle les dirigeants mondiaux à abandonner toute rhétorique agressive et à faire cesser les conflits partout dans le monde.

Elle affirme que l'extrémisme, le radicalisme, le terrorisme et toutes forme de violence et de guerre n'ont rien à voir avec la religion authentique et doivent être rejetés.

"Il faut noter avec regret que certains milieux politiques utilisent la religion comme un moyen d'atteindre leurs objectifs," fait remarquer Allahshukur Pashazadeh, Sheikh ul-Islam, président du Conseil des Musulmans du Caucase et Grand Mufti du Caucase. "De plus, aujourd'hui, nous constatons que d'autres personnalités religieuses appellent à la confrontation et à la guerre : nous devons tous en être conscients et lutter ensemble contre cela," insiste-t-il.

Les participants ont planté des arbres dans le nouveau parc de la Paix et de l'Harmonie aménagé dans la capitale du Kazakhstan.

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Des chefs religieux dont la femme évêque anglicane Jo Bailey Wells dans le nouveau parc de la Paix et de l'Harmonie à Astanaeuronews

Une "même préoccupation pour ceux qui souffrent"

Ce parc est un symbole d'espoir pour que le dialogue inter-religieux s'amplifie, unisse les communautés dans le monde et incite à des efforts communs au nom de la paix.

"Nous parlons de la paix dans le monde, mais je dirais que ces efforts commencent au niveau local, dans chaque petite ville," assure Jo Bailey Wells, évêque de Dorking et représentante spéciale de l'Église anglicane au Congrès, "où peut-être, des chrétiens et des musulmans ensemble donnent à manger à ceux qui ont faim. Nous avons un objectif commun, nous ne regardons plus nos différences, nous reconnaissons que nous nous préoccupons tous de ceux qui luttent pour survivre ou souffrent," estime-t-elle.

Le Congrès espère que son message de paix fondé sur des valeurs communes à toutes les confessions représentées sur place sera entendu par le plus grand nombre dans le monde entier.

Journaliste • Galina Polonskaya

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