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L'UE hésite encore à sanctionner le gaz russe alors qu'un rapport souligne l'ampleur des importations en cours

Kardi Simson, commissaire européen en charge de l'Energie, présente le rapport annuel sur l'état de l'Union de l'énergie à Bruxelles
Kardi Simson, commissaire européen en charge de l'Energie, présente le rapport annuel sur l'état de l'Union de l'énergie à Bruxelles Tous droits réservés European Union, 2024 / Aurore Martignoni/CCE
Tous droits réservés European Union, 2024 / Aurore Martignoni/CCE
Par Robert Hodgsonvideo by Aïda Sanchez Alonso
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Cet article a été initialement publié en anglais

Le rapport annuel sur l'état de l'Union européenne de l'énergie montre que l'Europe dépend toujours de la Russie pour près d'un cinquième de ses importations de gaz, tandis que l'exécutif européen s'inquiète de la lenteur de la transition vers l'abandon des combustibles fossiles.

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Malgré une baisse considérable de l'approvisionnement depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, l'UE dépend toujours de Moscou pour près d'un cinquième de ses approvisionnements en gaz. La commissaire européenne en charge de l'Energie, Kadri Simson, a d’ailleurs hésité lorsque des journalistes lui ont demandé si l'Union était prête à inclure cette ressource dans un régime de sanctions qui ne cesse de s'étendre.

"Nous restons pleinement déterminés à achever l'élimination progressive du gaz russe, ce qui peut se faire sans remettre en cause la sécurité de l'approvisionnement énergétique de l'Europe", a répondu Kadri Simson aux journalistes, lors de la présentation (mercredi 11 septembre) du rapport annuel sur l'état de l'Union européenne de l'énergie.

Ce rapport reconnaît que, bien que la consommation de gaz russe ait chuté de manière spectaculaire par rapport aux 150 milliards de mètres cubes, soit 45 % de toutes les importations avant l'invasion, l’UE comptait encore sur la Russie pour 18 % de ses importations au cours des huit mois précédant le mois d'août, soit un peu plus que les importations totales de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis. Autrement dit la Russie reste le deuxième fournisseur de l'Europe après la Norvège.

La commissaire a éludé la question de possibles sanctions sur les importations de gaz naturel russe. Kadri Simson a préféré souligner que la Russie avait déjà perdu l'influence qu'elle avait autrefois sur l'UE en contrôlant ses plus grandes sources d'approvisionnement en gaz.

"Les volumes que certaines entreprises reçoivent encore de la Russie ne lui permettent plus de nous faire chanter, il existe d'autres solutions", a expliqué la responsable estonienne, soulignant que les réserves de gaz de l'UE étaient déjà pleines bien avant le début de l'hiver.

La Commission s'est préparé à l'expiration, à la fin de l'année, de l'accord de transit entre la société russe Gazprom et l'Ukraine, a-t-elle ajouté. "Nous avons trouvé d'autres voies d'approvisionnement et les Etats membres ou leurs entreprises qui reçoivent encore du gaz de la Russie ont eu deux ans de plus que les autres entreprises auxquelles la Russie a décidé de couper les vivres... en 2022".

La Commission est déterminée à s'assurer que le gaz russe qui ne passe plus par l'Ukraine - privant Kyiv des frais de transit - ne sera pas simplement redirigé vers d'autres itinéraires. "Il s'agit d'un travail en cours", a répondu Kadri Simson, sans préciser si des sanctions étaient imminentes.

"Ma principale mission est d'encourager les entreprises qui reçoivent encore du gaz russe par gazoduc à opter pour des alternatives plus prévisibles".

Kadri Simson a reconnu toutefois que les entreprises pouvaient continuer à importer légalement du gaz russe tant qu'il n'y avait pas de sanctions. Elle exhorte donc les gouvernements à "faire bon usage des outils" convenus lors d'une récente révision des règles du marché du gaz qui autorisent des interdictions unilatérales sur les importations de gaz naturel liquéfié russe, qu'aucun membre de l'UE n'a encore appliquées.

Kadri Simson souligne la nécessité d'accélérer le déploiement d'éoliennes, de panneaux solaires et d'autres infrastructures d'énergie renouvelable si l'UE veut atteindre son objectif de 42,5 % d'énergie verte d'ici 2030, bien que ces deux sources aient dépassé l'année dernière les combustibles fossiles dans le mix de production d'électricité de l'Union.

La France est le seule parmi les membres de l'UE qui n'a pas encore atteint son objectif de 20 % d'énergies renouvelables pour 2020. La Commission est "en dialogue" avec Paris à ce sujet, précise Kadri Simson, refusant de préciser si des procédures formelles d'infraction étaient envisagées. De manière plus générale, la responsable estonienne ajoute que la Commission soutenait l'utilisation accrue des accords d'achat d'électricité et des contrats de différence soutenus par l'Etat afin d'accélérer la transition, comme le recommande le rapport de Mario Draghi, présenté cette semaine, sur la compétitivité européenne.

"Ce rapport est un message clair à la Commission et aux Etats de l'UE : il est temps de s'attaquer sérieusement à la mise en œuvre", estime Luke Haywood, responsable de la politique climatique et énergétique au Bureau européen de l'environnement, un groupe de coordination d'ONG. "Dans le cadre du nouveau mandat, des groupes de travail doivent être mis en place pour évaluer les progrès réalisés en matière d'économies d'énergie, d'énergies renouvelables et d'électrification".

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