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L'Ukraine serait-elle à l'origine du sabotage du gazoduc Nord Stream ? Nouvelles révélations

Sur cette photo fournie par les garde-côtes suédois, la fuite de gaz dans la mer Baltique provenant de Nord Stream photographiée depuis l'avion des garde-côtes, 27.09.2022
Sur cette photo fournie par les garde-côtes suédois, la fuite de gaz dans la mer Baltique provenant de Nord Stream photographiée depuis l'avion des garde-côtes, 27.09.2022 Tous droits réservés AP/AP
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Par Euronews avec AP
Publié le
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Cet article a été initialement publié en anglais

Un rapport du journal américain Wall Street Journal, citant quatre sources militaires ukrainiennes anonymes, affirme que Kyiv aurait concocté un plan pour faire exploser le gazoduc acheminant le gaz russe vers l'Allemagne en mai 2022.

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Un petit équipage ukrainien déguisé en bateau de plaisance serait à l'origine du sabotage des gazoducs Nord Stream, selon un rapport du Wall Street Journal.

L'opération a été concoctée au cours d'une soirée arrosée en mai 2022, alors que les officiers militaires ukrainiens célébraient un coup d'arrêt porté à l'invasion totale de leur pays par la Russie et cherchaient une nouvelle façon de frapper Moscou, indique le journal, citant quatre sources familières avec le plan, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Nord Stream est un réseau de gazoducs qui passe sous la mer Baltique, de la Russie à l'Allemagne, pour approvisionner l'Europe occidentale en gaz naturel, rapportant donc des milliards aux coffres de la guerre du Kremlin.

Le projet aurait coûté environ 300 000 dollars (273 000 euros) et impliquait un équipage de six personnes sur un petit yacht loué. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky l'aurait d'abord approuvé avant que la CIA, l'agence de renseignement américaine, n'en ait vent et ne lui demande d'y mettre un terme.

Le président ukrainien a ordonné l'arrêt de l'opération, mais son commandant en chef à l'époque, Valeri Zaloujny, l'a quand même poursuivie, selon le WSJ.

Le média a déclaré s'être entretenu avec quatre hauts responsables ukrainiens de la défense et de la sécurité qui ont participé au complot ou en ont eu une connaissance directe, et que tous considéraient les oléoducs comme une cible légitime dans le cadre de la défense de l'Ukraine contre la Russie.

Euronews n'a pas pu vérifier de manière indépendante les affirmations de ces sources.

Zaloujny, devenu entre temps l'ambassadeur de Kyiv au Royaume-Uni (et jouissant comme tel d'immunité diplomatique), a déclaré au WSJ qu'il ne savait rien de ces opérations et que les spéculations sur son implication dans l'attentat à la bombe n'étaient qu'une « provocation ». Il a ajouté d'ailleurs que les Forces armées ukrainiennes ne sont pas autorisées à mener des missions à l'étranger.

Il en va de même pour un haut responsable des services de renseignement ukrainiens (SBU), qui a également rejeté l'idée que Zelensky ait approuvé le plan dès le départ.

L'année dernière, M. Zelensky a lui-même insisté sur le fait que son pays n'était pas à l'origine de l'attentat du 2022, déclarant : « C'est moi qui donne les ordres appropriés. L'Ukraine n'a jamais rien fait de tel. Je ne ferais jamais une telle chose ».

L'Allemagne et la Pologne doutent de l'implication de l'Ukraine

Le WSJ a également déclaré que certaines parties des récits des sources avaient été corroborées par une enquête allemande sur la question.

Cependant, des responsables des services de renseignement allemands ont déclaré qu'ils doutaient que l'Ukraine soit réellement à l'origine du sabotage et qu'il était possible qu'il s'agisse d'une opération "false flag" de la part de la Russie.

Les autorités polonaises, qui ont transmis les noms de suspects russes aux services de renseignement allemands, soutiennent cette thèse.

L'article du WSJ est publié après que les médias allemands ont rapporté que les procureurs avaient délivré le premier mandat d'arrêt dans le cadre de leur enquête sur l'attaque du Nord Stream. Le rapport identifiait l'homme comme Volodymyr Z, sans citer de sources, et suggérait qu'il était récemment retourné en Ukraine.

Les autorités polonaises ont depuis lors révélé qu'elles avaient tenté d'arrêter Volodymyr Z à son adresse dans une ville proche de Varsovie en juillet, mais qu'il était déjà retourné dans son pays d'origine.

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Il n'a pas été arrêté à la frontière polono-ukrainienne parce que les autorités allemandes n'ont pas enregistré son nom dans la base de données des personnes recherchées, a déclaré mercredi le bureau du procureur polonais.

Les rapports allemands citent également deux autres suspects : le couple marié Svitlana et Yevhen Uspenska, qui dirigent une école de plongée en Ukraine.

Ils ont tous deux nié être impliqués dans l'attentat, car leur profondeur de plongée maximale est de 30 mètres, alors que les explosions se sont produites à environ 80 mètres.

Sources additionnelles • WSJ, adaptation : Serge Duchêne

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