La mesure doit servir à la fois à faire baisser le tourisme et à améliorer les infrastructures portuaires. Cette décision a suscité de vives réactions de la part des compagnies de croisières internationales.
Cet été, les îles grecques deviendront plus chères pour les touristes qui les visitent à bord de bateaux de croisière.
Le gouvernement grec a décidé d'imposer une "taxe sur les croisières" qui, selon lui, servira à améliorer les infrastructures des ports du pays. Cette décision a suscité de vives réactions de la part des compagnies de croisières internationales.
"Les croisières en Grèce sont de plus en plus chères", a déclaré Sandy Weir, directrice des relations gouvernementales internationales et des affaires publiques chez Norwegian Cruise Line Holdings.
"Nous pensons que cette taxe est assez élevée et nous espérions une meilleure réponse de la part du gouvernement, afin de travailler avec nous sur des solutions plutôt que d'imposer une taxe immédiate et très élevée. Nous espérons toujours qu'il la réexaminera et qu'il nous traitera en fonction de notre contribution globale et qu'il travaillera avec nous à un niveau plus détaillé quant à ce que nous offrons au pays."
La taxe sur les croisières s'élève à 20 euros pour Mykonos et Santorin et à 5 euros pour les autres îles grecques.
Le gouvernement grec a déclaré que l'augmentation de la taxe pour Mykonos et Santorin avait été décidée pour lutter contre le phénomène de surtourisme sur les deux îles grecques les plus populaires.
Marcus Putich, directeur de la destination chez TUI Cruises doute que l'imposition d'une taxe résolve les questions relatives au nombre de visiteurs dans certaines destinations.
"Je ne suis donc pas sûr que cela profite ou discrédite une destination en particulier. Nous comprenons qu'il y a évidemment un impact sur l'industrie des croisières."
Les représentants de l'industrie de la croisière notent que le moyen le plus efficace de lutter contre le surtourisme est de développer d'autres destinations.
"Il y a des ports qui se développent, comme les six ports de Crète, Paros et Milos", a déclaré Thodoris Vokos, directeur général de Posidonia Exhibitions, à euronews. "Mais les visiteurs étrangers ne les connaissent pas, en particulier les Américains, qui représentent une grande partie des croisiéristes. C'est donc à nous de promouvoir ces îles pour que l'étranger qui veut acheter une croisière n'insiste pas sur le fait qu'il ne veut que Mykonos ou Santorin".
8e Forum touristique de la mer de Posidonie
Le 8e Forum du tourisme maritime de Posidonie (PSTF) s'est tenu à Héraklion, en Crète, à un moment charnière pour le tourisme de croisière en Méditerranée. Le forum a rassemblé plus de 200 cadres supérieurs, décideurs politiques, autorités portuaires et experts en tourisme pour explorer l'avenir du tourisme maritime durable, Apostolos Tzitzikostas, commissaire européen chargé du transport et du tourisme durables, a décrit l'ampleur de l'opportunité - et du défi - qui se présente à l'industrie de la croisière :
"Rien qu'en Grèce, en 2024, près de 5 500 navires de croisière ont fait escale dans les ports, amenant quelque huit millions de passagers sur nos côtes. C'est un chiffre impressionnant, qui montre à quel point cette industrie est vitale pour l'économie nationale et locale. Mais la croissance ne peut se faire au détriment de la durabilité. La compétitivité et la responsabilité environnementale doivent aller de pair si nous voulons assurer l'avenir de la prochaine génération de voyageurs".
Le commissaire européen a également évoqué la future stratégie portuaire de l'UE, qui devrait être présentée en 2025 : "Ce plan global se concentrera sur le renforcement de la compétitivité des ports européens, tout en promouvant la durabilité, en accélérant la transition énergétique, en améliorant les conditions de travail et en renforçant la résistance aux turbulences géopolitiques et économiques. Il est important que l'industrie de la croisière joue un rôle essentiel dans le développement et la mise en œuvre de cette stratégie."
Le forum s'est également penché sur l'évolution du tourisme maritime, avec une discussion dynamique sur l'avenir du développement des destinations de croisière. Des cadres supérieurs de grandes compagnies de croisières et des représentants de marchés émergents ont exploré la manière dont le secteur s'adapte pour répondre aux nouvelles attentes des voyageurs, tout en relevant les défis de la durabilité et en saisissant les opportunités locales.