Palmarès Cannes 2015 : cocorico sur la Croisette

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Par Euronews
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Sur les cinq films français en compétition, trois ont été primés dimanche soir.

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Le cinéma français a fait un retour en force au 68ème Festival de Cannes. Le jury présidé par les frères Coen a décerné la Palme d’or 2015 à Dheepan, un poignant cocktail d’amour et de violence signé Jacques Audiard, qui suit le parcours de réfugiés sri-lankais en France. Le réalisateur avait déjà reçu le Grand Prix du Jury en 2009 à Cannes pour Un Prophète.

“ C’est un film qui, enfin pour moi, a été risqué, dangereux, mais je l’ai senti dans la façon de mener le récit. et je suis très surpris qu‘à l’arrivée, il y ait un film qui soit regardé et apprécié, je suis très surpris. C’est touchant, vous vous rendez compte, en plus remis par les Coen… Cela me fait toujours quelque chose de passer sur cette scène où j’ai vu passer des gens qui m’ont toujours donné envie de faire du cinéma,” réagissait Jacques Audiard dimanche.

L’histoire : fuyant la guerre civile au Sri Lanka, un ancien soldat, une jeune femme et une petite fille se font passer pour une famille. Réfugiés en France dans une cité sensible, se connaissant à peine, ils tentent de se construire un foyer.

Très attendu au palmarès, Le Fils de Saul, premier film du hongrois Laszlo Nemes, a reçu le Grand Prix du jury. Un film choc sur l’Holocauste et les chambres à gaz à travers le vécu d’un juif contraint de travailler dans un commando spécial rattaché à un crématoire du camp d’Auschwitz. “ Je pense que l’Holocauste hante encore le continent, il est encore présent, on sent que d’une certaine manière c’est une plaie ouverte. C’est comme une force sous-jacente que l’on ressent et je pense qu’il faut montre ce qui s’est passé à la nouvelle génération et en parler ouvertement. C’est la raison pour laquelle j’ai fait ce film,” a expliqué le réalisateur.

Le prix d’interprétation féminine a lui été partagé entre deux actrices : l’Américaine Rooney Mara pour Carol, et la Française Emmanuelle Bercot pour son rôle dans Mon Roi de Maïwenn. “Si je suis là, cela vient de l’idée de Maïwenn que j’incarne ce rôle principal dans son film d’après Polisse (dont Emmanuelle Bercot avait co-écrit le scénario avec Maïwenn). Je ne suis pas une actrice connue, je ne suis pas une jeune actrice, (mais) elle a cette singularité-là : elle se fout de la norme, de ce qui se fait. Elle a une idée et elle va jusqu’au bout envers et contre tout. Je lui dois évidemment la chance d’avoir interprété ce rôle incroyable,” a insisté Emmanuelle Bercot.

Dans Mon Roi, Tony est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendante du personnel médical et des antidouleurs, elle prend le temps de se remémorer l’histoire tumultueuse qu’elle a vécue avec Georgio.

Vincent Lindon décroche quant à lui le prix d’interprétation masculine pour son rôle dans La Loi du Marché. C’est la première récompense de sa carrière pourtant étoffée. Il a lui aussi rendu hommage à son metteur en scène : “ un acteur, sans un metteur en scène qui l’aime, qui lui veut du bien, qui le regarde avec bienveillance, ne peut rien faire. Donc c’est Stéphane (Brizé) qui a pris ce prix avec moi. L’interprétation masculine ? Il se trouve que c’est un film où je suis très présent à la caméra, donc c’est un prix d’interprétation filmique presque, donc je suis fou de joie pour lui, qu’il ait amené son acteur, pour la première fois de sa vie, là.”

Un film ancré dans son époque – celle de la crise : à 51 ans, après 20 mois de chômage, Thierry commence un nouveau travail qui le confronte très vite à un dilemme moral. Pour garder son emploi, peut-il tout accepter ?

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