Berlinale : le palmarès des courts-métrages

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Par Euronews
Berlinale : le palmarès des courts-métrages

Les courts-métrages ont aussi été à l’honneur lors de cette édition de la Berlinale. Dans cette catégorie, l’Ours d’Or a été decerné à la jeune réalisatrice portugaise Leonor Teles. Il a été remis par Sheikha Hoor Al-Qasimi, spécialiste en histoire de l’art venue de Sharjah, aux Emirats Arabes Unis, et membre du jury.

Dans “La Ballade du Batracien”, la réalisatrice de 24 ans, diplômée de l’Ecole Nationale du Film de Lisbonne, relate les conditions de vie des Roms, sur fond de souvenirs et de Portugal contemporain. Un film dans lequel elle se met en scène pour dénoncer des préjugés tenaces. Le travail de la jeune femme, au cours de son cursus, avait déjà été primé dans plusieurs festivals européens, notamment à Clermont-Ferrand, Munich, ou encore Lisbonne.
Le cinéaste originaire de Dubaï, Mahdi Fleifel, a obtenu l’Ours d’Argent du meilleur court-métrage pour son documentaire “Le Retour d’un Homme” (“A Man Returned”), qui revient sur le combat d’un réfugié palestinien pour rejoindre l’Europe. Un prix remis par la conservatrice grecque Katerina Gregos. Le réalisateur a suivi Reda, depuis le camp de réfugiés palestinien d’Ain el-Helweh, jusqu’au Liban, puis en Grèce. Après trois ans passés à Athènes, sans abri et toxicomane, le jeune homme finit par revenir à la case départ, dans ce camp qui a vu grandir le cinéaste aujourd’hui âgé de 37 ans, qui a ensuite émigré au Danemark. Le réalisateur, qui a quitté son pays à tout juste neuf ans, et se sent aujourd’hui européen, s’estime privilégié d’avoir grandi à une autre époque, et déplore une Europe devenue une forteresse. Diplômé de National School of Film and Television de Londres (NFTS) en 2009, l’ensemble de films ont été récompensés à de nombreuses reprises.

Le prix Audi du court-métrage a été attribué à Chiang Wei Liang, venu de Singapour, pour “Anchorage Prohibited”. Le prix a été remis par le réalisateur israélien Avi Mograbi. Ce film dénonce les conditions de vie des travailleurs immigrés de Taïwan. Pour ces forçats de l’ombre, le quotidien est façonné par un immense vide juridique, qui laisse la place à une dépendance inextricable, et souvent au travail forcé. Un huis clos qui a pour cadre l’espace public, où dominent l’anonymat et l’exclusion. Il est l’un des nombreux films de cette édition de la Berlinale, qui ont cette année mis en lumière le parcours de ceux qui ont dû fuir leur pays.