Rolando Villazón explore le monde des songes avec Pretty Yende à Paris

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Par Katharina Rabillon
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Au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, Rolando Villazón met en scène l'opéra de Bellini "La Somnambule" en le transposant dans une société fermée aux règles strictes. Pretty Yende incarne Amina, l'héroïne somnambule.

C'est l'un des chefs-d'œuvre du répertoire du bel canto : l'opéra de Bellini "La Somnambule". Rolando Villazón le met en scène en ce mois de juin 2021, au Théâtre des Champs-Élysées à Paris.

La soprano sud-africaine Pretty Yende incarne Amina, l'héroïne somnambule : "J'adore la lumière qu'elle a en elle et sa sincérité que je cherche à avoir moi aussi," confie-t-elle en riant. "Quand elle est en état de somnambulisme, elle est totalement libre," renchérit Rolando Villazón.

Le metteur en scène nous en dit plus sur ses intentions dans cette nouvelle production : "À l'époque où Bellini a composé cet opéra, le thème du somnambulisme était nouveau, fascinant. Ce que nous voulions montrer avec ce somnambulisme, c'est le monde de la subconscience, mais aussi ce moment du réveil qui est chaotique, libre, joyeux, mais qui peut être aussi dangereux," précise-t-il.

"Des personnages comme Amina nous rappellent que nous êtres humains, nous sommes nés pour être libres, amoureux et légers," ajoute Pretty Yende.

Rolando Villazón : "Une communauté qui a des règles très dures"

Cet opéra dont la première a eu lieu en 1831 retrace l'histoire d'Amina dont le somnambulisme la mène au scandale avec son fiancé Elvino.

Dans la vision de Rolando Villazón, la trame est transposée dans une société extrêmement stricte. "Nous avons créé l'univers d'une communauté qui a des règles très dures," explique l'artiste franco-mexicain.

"Nous travaillons dans un espace minimaliste," nous montre-t-il sur scène. "Il y a ce village fermé sur lui-même par ces murs," fait-il remarquer en désignant les parois blanches qui nous entourent et qui sont surplombés par un paysage de montagnes enneigées avant d'ajouter : "C'est une atmosphère froide."

Pour la soprano, la mise en scène fait écho à la trame de l'opéra : "Dans l'histoire d'Amina, on voit que c'est très difficile pour la société d'accepter la pureté, la bonté et les esprits libres."

Une musique qui "résonne en chacun de nous" selon Pretty Yende

La composition mélodique de Bellini bouleverse par sa virtuosité vocale où transparaît la magie du bel canto comme nous le fait remarquer le ténor italien Francesco Demuro qui interprète Elvino.

Il attire notre attention sur un passage où il chante "Ah! perchè non posso odiarti?". "C'est un passage extrêmement délicat parce qu'à cet instant précis, il faut chanter avec intensité et laisser la musique vous emporter," dit-il.

Pretty Yende nous confie son admiration pour son personnage : "Elle a le cœur tendre et elle dit : 'Gran Dio... Ne vois-tu pas ma peine ? Je lui pardonne et même si je ne suis pas heureuse, je veux que lui soit heureux'. C'est incroyable !" Puis elle évoque l'air "Ah, non credea mirarti". "Sa simplicité extraordinaire est tellement profonde : il résonne en chacun de nous," assure-t-elle.

Des représentations de "La Somnambule" sont programmées au Théâtre des Champs-Élysées jusqu'au 26 juin 21.

Journaliste • Katharina Rabillon

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