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Neutralité carbone : le spectre de lourdes conséquences économiques pour l'Espagne et l'Italie

Les investissements de l'UE devront se poursuivre après 2026, selon l'étude d'Agora.
Les investissements de l'UE devront se poursuivre après 2026, selon l'étude d'Agora. Tous droits réservés AP Photo/Michael Sohn, File
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Par Euronews
Publié le Mis à jour
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Une étude récente suggère que le financement des énergies vertes devrait doper l'économie, mais que les pays méditerranéens devront aussi faire face à de véritables défis sur le plan budgétaire.

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D'après une étude publiée le 16 septembre dernier, l'Italie et l'Espagne pourraient être confrontées à un nouveau tour de vis économique, en raison des investissements publics visant à réduire de 90 % les émissions de gaz à effet de serre en Europe d'ici 2040.

Selon le think tank Agora Energiewende, la transition énergétique pourrait doper la croissance européenne, laissant espérer une hausse de l'ordre de 2 % d'ici 2040, grâce aux investissements verts. Cependant, près avoir analysé le contexte spécifique de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, de la Pologne et de l'Espagne, il en est ressorti que les pays méditerranéens allaient devoir relever des défis qui leur sont propres, en raison de leurs niveaux élevés d'endettement.

Malgré les retombées positives escomptées, les pays en question risquent de voir leur dette s'alourdir encore, si les gouvernements ne mettent pas en œuvre des mesures d'austérité supplémentaires.

« Les Etats membres de l'UE devraient commencer à évaluer et à traiter les risques fiscaux liés à la transition énergétique, notamment par le biais d'analyses de viabilité de la dette et des plans budgétaires nationaux », a affirmé le think tank Agora, relevant que les gouvernements de l'UE ne pouvaient pas compter uniquement sur les revenus issus de la taxation du carbone pour financer leurs programmes d'investissement dans le domaine du climat.

Matthias Buck, directeur d'Agora, a déclaré que les revenus provenant de la vente des quotas d'émissions de CO2 commenceraient à diminuer au milieu des années 2030, soulignant l'importance du financement de l'UE en faveur du climat dans le prochain budget européen.

« Le cofinancement par l'UE des investissements nationaux dans le domaine du climat, par exemple dans les bâtiments et les transports propres, réduit la nécessité pour les gouvernements de choisir entre la durabilité fiscale et la durabilité environnementale », a déclaré M. Buck.

Selon le think tank, un investissement d'au moins 462 milliards d'euros, correspondant à 2,7% de la production économique de l'UE, sera nécessaire chaque année tout au long de cette décennie. Ces besoins en investissement vont augmenter encore, pour atteindre 3,3 % - soit 564 milliards d'euros dans les années 2030- avant de diminuer, pour atteindre 1,1 % du PIB de l'UE par an, selon l'étude publiée.

Le fait d'investir dans les technologies propres, les infrastructures zéro carbone, et la rénovation des bâtiments renforcerait la production européenne, et permettrait de créer de nouveaux emplois, tout en favorisant la convergence économique entre l'Europe de l'Ouest et l'Europe de l'Est, selon l'étude d'Agora, qui exhorte l'Union à garantir un financement continu au niveau européen après 2026.

Mais l'appel à augmenter ces financements fait suite à l'enquête de la Cour des comptes européenne (CCE), qui a dénoncé la semaine dernière la mauvaise utilisation des fonds verts, affirmant que plusieurs pays de l'UE avaient surestimé le coût des projets climatiques et mal comptabilisé les sommes réellement dépensées.

Luke Haywood, responsable politique pour le climat et l'énergie au BEE, a déclaré que si la Commission européenne n'assumait pas ses responsabilités, qui impliquent notamment de veiller à ce que les dépenses correspondent réellement à la poursuite d'un objectif défini, les sommes déboursées continueront alors de financer des projets qui ne sont pas conformes aux objectifs de la politique climatique.

« Le suivi est d'une importance cruciale, étant donné que de nombreux problèmes cités dans ce rapport [de la CCE] ont surgi au moins en partie en raison d'un manque de surveillance au niveau de l'UE, et d'un défaut de capacité à le faire au niveau régional et local », a déclaré M. Haywood à Euronews.

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