Témoignages exclusifs de citoyens qui ont combattu Daesh

Témoignages exclusifs de citoyens qui ont combattu Daesh
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Par Gülsüm Alan
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Ils ont rejoint la Syrie de leur propre initiative. Ils ne font pas partie des forces armées régulières. Nous avons rencontré certains de ces européens et américains partis défendre leurs idéaux en zone de conflit.

Ils s’appellent Maxime, Hanna et William. Ils sont chauffeur poids lourds, mannequin et restaurateur. Le nombre d’Occidentaux qui rejoignent la Syrie pour combattre d’abord Daesh et maintenant la Turquie auprès des forces kurdes augmente de jour en jour. Les Unités de protection du peuple, le YPG, est considéré par Ankara comme une organisation terroriste telle que le PKK. Suite à cela, les départs commencent à inquiéter l’Union européenne et surtout la Belgique qui sert de plaque tournante pour ces combattants occidentaux comme pour d’autres personnes accusées de terrorisme dans leur pays d’origine.

Maxime Barrat est Français. Il a 28 ans. Il a rejoint la Syrie à l‘été 2015, après avoir pris contact avec le YPG via Facebook.

“On était tous spectateurs”, raconte Maxime Barrat. “Tous les êtres humains étaient spectateurs de ce massacre. C‘était un massacre, on laissait des gens mourir sans rien faire et donc je me suis dit ‘pourquoi pas y aller?’. C’est risqué, c’est dangereux, surtout Daesh, ils sont traitres. Ils sont très fourbes sur le terrain donc vous n‘êtes pas à l’abris de vous réveiller à 7h du matin et qu’un mec avec une veste explosive se fasse sauter à 10m de vous”.

Hanna Bohman était mannequin au Canada. En 2015, elle est devenue tireuse sniper aux côté des forces kurdes. L’année dernière, elle est retournée en Syrie pour combattre Daesh et défendre les droits des femmes dans la région. Hollywood a réalisé un documentaire à son sujet. Aujourd’hui, elle aide des familles de réfugiés au Canada. Et ne regrette rien.

“Je suis fière de ce que j’ai accompli mais pour les Canadiens ça paraît tellement loin que personne n’est au courant”, explique Hanna Bohman. “Personne ne sait ce que j’ai fait. La police m’a interrogé mais ils n’ont rien contre moi, il n’y a pas de problème. La plupart du temps, les gens ne savent même pas ce qu’est le YPG donc je dois souvent expliquer”.

Ces combattant prétendent collaborer volontairement aves Interpol et les services de renseignement, sans qu’on puisse obtenir de confirmation. Ce qui est sûr c’est que la tension entre Turcs et Kurdes augmente à Bruxelles et commence à inquiéter les autorités.

“Sur le long terme, c’est vrai qu’il commence à y avoir certaines inquiétudes”, anayse Thomas Renard de l’Institut Egmont. “Peut-être même un certain malaise par rapport au risque d’importer chez nous, même si c’est déjà le cas en partie, et de renforcer chez nous, en Europe, le conflit entre Turcs et Kurdes, entre communauté turque et communauté kurde ici en Europe, y compris à Bruxelles”.

Le YPG est la branche armée du Parti de l’Union démocratique en Syrie. Salih Müslim, l’ancien dirigeant de ce parti est recherché pour terrorisme par la Turquie. Nous l’avons rencontré en Belgique mais il ne reste jamais longtemps au même endroit. “Les combattants occidentaux partagent nos valeurs”, affirme-t-il. “Ils partagent la même mission de combat contre la brutalité, les extrémistes, les djihadistes et tout ce qui s’en suit”.

Mais le représentant du parti d’Erdogan à Bruxelles ne voit pas les choses du même oeil. Pour lui, le YPG est une ramification de l’organisation terroriste PKK. A ce titre, les combattants du YPG doivent selon lui être traités comme des terroristes.

“Ce sont des branches directement liées à l’organisation terroriste du PKK”, déclare Ruhi Açıkgöz, représentant de l’AKP à Bruxelles. “Le PKK est reconnu comme organisation terroriste par l’Union européenne, l’OTAN et les USA. Si vous coopérez avec la branche syrienne du PKK, vous coopérez indirectement avec le PKK”.

Plusieurs centaines d’occidentaux sont partis combattre en Syrie. Selon les dernières estimations, une quarantaine d’entre eux seraient morts en zone de conflit.

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