Gibraltar autorise le pétrolier iranien à partir malgré la tentative américaine de blocage
La Cour Suprême de Gibraltar a autorisé ce jeudi le pétrolier iranien Grace 1 à partir, malgré la tentative de blocage des Etats-Unis.
L'Iran a garanti par écrit que la cargaison du Grace 1 n'était pas destinée à la Syrie, frappée par un embargo de l'Union européenne, et Gibraltar a donc demandé à la Cour de lever l'immobilisation. Le président de la Cour, le juge Anthony Dudley, a en revanche déclaré qu'il n'avait pas été saisi par écrit d'une demande américaine de prolonger l'immobilisation du pétrolier, annoncée dans la matinée par le ministère public de Gibraltar.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a estimé jeudi que la libération du pétrolier iranien arraisonné début juillet à Gibraltar par la Grande-Bretagne, pays allié des Etats-Unis, démontre que la "tentative de piraterie" américaine a échoué.
"Cette tentative de piraterie montre le niveau de mépris qu'a l'administration (du président américain) Trump pour la loi", a-t-il déclaré sur Twitter, ajoutant que les Etats-Unis, avaient "tenté d'abuser du système judiciaire et de voler les biens (iraniens) en haute mer" à travers cette affaire.
Washington avait déposé dans la nuit de mercredi à jeudi une demande d'entraide judiciaire pour que le navire soit saisi, a expliqué jeudi matin l'avocat du ministère public Joseph Triay devant la Cour suprême de Gibraltar.
Une demande d'entraide judiciaire consiste généralement à demander à un tribunal tel que celui de Gibraltar d'appliquer une décision d'un tribunal étranger, dans ce cas, d'un tribunal américain.
Sans cette demande "le navire serait reparti", avait déclaré dans un premier temps le président de la Cour suprême, le juge Anthony Dudley.
Le capitaine et les trois officiers du Grace 1, qui étaient en liberté sous caution, avait déjà été formellement libérés.
Crise diplomatique
Le Grace 1, chargé de 2,1 millions de barils de pétrole, a été arraisonné le 4 juillet par la police de Gibraltar et les forces spéciales britanniques, provoquant une crise diplomatique entre Téhéran et Londres.
Téhéran assure que le pétrolier naviguait dans les eaux internationales et accuse le Royaume-Uni de "piraterie", réclamant depuis le début que les Britanniques le laissent repartir.
Le 19 juillet, l'Iran a immobilisé dans le détroit d'Ormuz un pétrolier britannique, le Stena Impero, soupçonné de "non-respect du code maritime international".