Difficile équilibre entre vie privée et mesures pour lutter contre le coronavirus dans l’UE

Difficile équilibre entre vie privée et mesures pour lutter contre le coronavirus dans l’UE
Tous droits réservés Lukasz Kobus/EU/Lukasz Kobus
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Par Maria Psara
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Pour engager le déconfinement dans les Etats membres de l’UE, la Commission européenne demande, entre autre, un dispositif de traçage pour éviter la contagion. Mais un tel outil soulève des interrogations sur le respect de la vie privée.

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L’Union européenne se tourne désormais vers le déconfinement. Mais les Etats membres veulent éviter le risque d’une deuxième vague épidémique de coronavirus. Pour empêcher ce scénario catastrophe, le traçage des citoyens par leur téléphone portable est présenté comme un outil essentiel.

Une solution controversée

Cette option ne fait cependant pas l’unanimité. Sa mise en œuvre doit répondre au respect de la vie privée. L’eurodéputé Patrick Breyer est vent debout contre cette option. Pour cet élu du Parti pirate en Allemagne "il y a un manque de respect en matière de respect des droits fondamentaux de la part de la Commission européenne". Il appelle l’institution à revoir sa copie. Selon le parlementaire une lutte efficace contre le covid-19 n’est pas incompatible avec le respect du droit.

Pour répondre à ces inquiétudes la Commission a précisé les lignes directrices pour employer une application de traçage dans le cas de la pandémie. "Il est fondamental que l’installation et l’usage de cette application soit volontaire. Nous voulons rassurer les citoyens afin qu’ils puissant avoir confiance dans ces applications, qu’elles respectent la sécurité, la vie privée, la protection des données", insiste Johannes Bahrke, porte-parole de l’institution.

La protection de la vie privée et des données se retrouve au centre des questionnements pour endiguer le coronavirus. Le rôle des professionnels du secteur est donc fondamental dans ce débat. "L’une des grandes questions est combien de temps ces mesures seront mises en place et, une fois qu’elles seront levées, que ferons-nous des données ainsi collectées", juge Paul Jordan, directeur Europe de l’International Association of Privacy Professionals.

Experts et scientifiques sont mobilisés pour résoudre cette question. Il existe déjà un projet pan-européen pour ce type de traçage, le Pan-European Privacy-Preserving Proximity Tracing. Selon l’un des chercheurs Chris Boos "nous n’avons pas besoin de géolocalisation, nous n’avons pas besoin de vos numéros de téléphone, nous n’avons pas besoin de votre adresse. Nous avons juste besoin d’un traçage de proximité". Ces informations combinées aux activités et aux déplacements sont suffisantes, selon Chris Boos. "En fait nous pouvons gérer cette pandémie sans enfreindre la vie privée", assure-t-il. Pour les spécialistes et les scientifiques il faut répondre rapidement à toutes ces questions.

Journaliste • Grégoire Lory

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