Josep Borrell : l'Union européenne « ne s'est inclinée devant personne »

Le chef de la diplomatie européenne n'en démord pas : ses services, assure-t-il, n'ont pas cédé aux pressions de la Chine et n'ont pas édulcoré un rapport sur la désinformation autour du coronavirus.
Auditionné par des députés européens, le Haut représentant a évoqué l'existence de deux documents : l'un destiné à être rendu public et consultable sur le site du service pour l'action extérieure SEAE, l'autre à usage interne. Ce dernier, qui a fuité dans la presse, est nettement plus sévère à l'égard de la Chine et fait référence à une campagne de désinformation mondiale.
Embarrassé par l'affaire, Josep Borrell s'est engagé rechercher l'origine de la fuite. Mais pour l'eurodéputé Bart Groothuis, du groupe libéral Renew Europe, ce n'est pas forcément la bonne stratégie.
« Ce n'est pas une chasse aux sorcières, dit-il. Nous devons être transparents sur ce qui s'est passé, mais nous ne devrions pas générer de l'anxiété parmi le personnel du service, au contraire, nous devrions le soutenir. »
Le document parallèle évoque notamment des pressions chinoises pour empêcher que Wuhan ne soit mentionné comme étant l'origine du virus. L'ambassadeur chinois auprès de l'Union appelle, pour sa part, à ne pas céder à une vision manichéenne.
« La désinformation est un ennemi pour nous tous et nous devons tous y faire face, insiste Zhang Ming. Depuis le début, la Chine a beaucoup souffert de la désinformation. »
Édulcoration ou pas, la désinformation ne s'est jamais aussi bien portée en cette période de pandémie.