Les travailleurs de plateformes numériques et les syndicats ont manifesté au pied de la Commission européenne pour réclamer une réglementation de cette activité.
C'est une manifestation symbolique au coeur du quartier européen à Bruxelles. A l'occasion de la Journée mondiale pour le travail décent, les livreurs des plateformes telles qu’Uber, Takeaway et Deliveroo ont voulu dénoncer ce modèle économique.
Ces entreprises ne garantissent pas certains éléments fondamentaux du droit du travail comme les congés payés ou les arrêts maladie. "On voudrait avoir une sécurité sociale digne de ce nom, être protégé quand on roule, donc si on a un accident être simplement couvert comme tout le monde", explique Driss Liazidi de la Fuente livreur pour l’une de ces plateformes.
Les syndicats veulent mettre un terme à cette situation de faux indépendants. Certains pays membres ont déjà commencé à légiférer. En Espagne par exemple les entreprises doivent régulariser la situation de leurs travailleurs. Des décisions en faveur de ces livreurs ou conducteurs ont aussi été prises en France, en Italie et aux Pays-Bas.
Le monde syndical appelle la Commission européenne à faire des propositions pour éviter la création d'une nouvelle catégorie de travailleur entre employé et indépendant. "La question fondamentale est de savoir si leurs conditions de travail sont subordonnées, ils doivent alors être considérés comme des employés et alors ils peuvent bénéficier de ces droits. S'ils sont vraiment autonomes alors ils sont indépendants", insiste Ludovic Voet de la Confédération européenne des syndicats qui refuse la création d’un statut hybride.
L'UE compte 24 millions de travailleurs auprès de ces plateformes. La Commission consulte les syndicats et les représentants des entreprises afin de légiférer et d'améliorer les conditions de travail. Une proposition est attendue d'ici la fin de l'année.