Selon un rapport de l'Office européen de lutte antifraude, l'agence Frontex s'est abstenue à de multiples reprises de signaler des refoulements de migrants dans les eaux grecques.
L'agence européenne Frontex aurait-elle fermé les yeux face à des refoulements de migrants dans les eaux grecques ? C'est ce qui ressort d'un rapport confidentiel de l'OLAF, l'Office européen de lutte antifraude, rendu public par la plateforme FragDenStaat, basée en Allemagne, en collaboration avec Der Spiegel et Lighthouse Reports (Pays-Bas).
Selon l'OLAF, des cadres de l'agence chargée des frontières extérieures de l'UE ont commis "des fautes graves", en ne signalant pas des refoulement de migrants de la part des garde-frontières grecs.
Ce rapport indique que dans un cas, l'avion de l'agence de l'UE s'est volontairement éloigné d'une zone en mer Egée, pour ne pas être témoin d'un incident en cours. Le rapport pointe par ailleurs une multitude de manquements, face à l'arrivée de bateaux de fortune, souvent en provenance de Turquie.
Ces conclusions confirment les accusations de plusieurs ONG, qui pointaient depuis plusieurs années les manquements de l'Union européenne dans la gestion de la crise migratoire, due notamment à la guerre en Syrie. En avril dernier, mis sous pression, le patron Frontex Fabrice Leggeri a démissionné.