Dans un climat tendu entre Paris et Rome concernant le sort des migrants à bord de l'Ocean Viking, les deux pays réclament une réponse à long terme de l'UE.
La France et l'Italie veulent une solution européenne à long terme pour répondre aux difficultés migratoires. Paris et Rome sont en désaccord depuis la semaine dernière sur le sort du navire Ocean Viking. Le bateau a finalement accosté à Toulon où les 230 migrants survivants ont pu poser pied à terre.
Les autorités italiennes avaient refusé d'ouvrir les ports du pays. Le ministre transalpin des Affaires étrangères a relayé cette question lors de la réunion avec ses homologues de l'UE.
"Nous avons posé sur la table la question migratoire, qui est un problème européen. Ce n'est pas un problème entre l'Italie et la France ou entre l'Italie et l'Allemagne. J'ai été très clair, j'ai précisé que pour nous le problème doit être étudié et résolu au niveau communautaire", souligne Antonio Tajani.
L'Italie demande la mise en place d'un code de conduite pour les bateaux détenus par des ONG. Avec trois autres pays membres du pourtour méditerranéen : la Grèce, Malte et Chypre, le gouvernement italien a signé une lettre pour demander un mécanisme effectif, juste et permanent de partage de l'effort européen pour les migrants qui arrivent par la mer.
Les tensions entre Paris et Rome semblent toutefois s'apaiser depuis l'appel téléphonique entre les deux présidents : Emmanuel Macron et Sergio Mattarella.
Selon le droit européen et international, tous les navires doivent débarquer les personnes sauvées en mer dans "le lieu de sécurité le plus proche". Un devoir rappelé par la Commission européenne. Le non-respect de cet engagement par l'Italie a provoqué la colère de la France.
"Nous dénonçons une décision unilatérale, inacceptable apragmatique, inefficace et injuste, de la part de l'actuel gouvernement italien, qui appelle des réponses européennes", insiste le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran.
Dans ce contexte, la France a suspendu son processus de relocalisation des demandeurs d'asile arrivés en Italie, une procédure volontaire mise en place depuis le mois de juin entre 18 Etats membres. De plus, Paris a renforcé ses contrôles le long de la frontière italienne.
La Commission européenne demande la tenue d'une réunion extraordinaire des 27 ministres de l'Intérieur pour faire avancer les discussions mais aucune date n'a été trouvée pour le moment.