Scandale de corruption au Parlement européen : levée de l’immunité de deux eurodéputés

L'eurodéputé Andrea Cozzolino est soupçonné d'être impliqué dans le scandale qui secoue le Parlement européen
L'eurodéputé Andrea Cozzolino est soupçonné d'être impliqué dans le scandale qui secoue le Parlement européen Tous droits réservés Benoit BOURGEOIS/ European Union 2019 - Source : EP
Par Grégoire Lory
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La justice belge pourra désormais interroger Marc Tarabella et Andrea Cozzolino, accusés d’être impliqués dans cette affaire et d’avoir favorisé les intérêts de pays tiers.

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Marc Tarabella et Andrea Cozzolino ne disposent plus de leur immunité parlementaire. A main levée, le Parlement européen a approuvé jeudi la demande déposée par la justice belge. Les deux eurodéputés sont accusés d’être impliqués dans le scandale de corruption présumée au sein de l’institution en faveur du Qatar et du Maroc.

Cette décision de l’hémicycle ouvre la voie à leur audition par les enquêteurs. Les deux élus, exclus du groupe des sociaux-démocrates (S&D), rejettent toutes les accusations dans cette affaire.

Le Belge Marc Tarabella, présent jeudi au Parlement, a d’ailleurs voté en faveur de la levée de son immunité.

"Je suis venu ici aujourd'hui pour voter ma levée d'immunité. Je ne cesse de demander la levée de cette immunité depuis les tous premiers jours de cette affaire afin de pouvoir répondre aux questions des enquêteurs et aider la justice à faire la lumière sur ce dossier", explique le parlementaire à l’issue du vote.

"Par respect pour les autorités judiciaires et pour le travail d’enquête, je me suis retenu de commenter les accusations dans la presse. C'était très tentant d'y répondre, d'autant que je suis innocent", assure-t-il

Sachez en tout cas que je n'ai vraiment rien à me reprocher
Marc Tarabella
député européen

Le domicile de Marc Tarabella a fait l’objet en décembre d’une perquisition. Selon l’enquête, il est soupçonné d’avoir soutenu certaines décisions du Parlement européen en faveur d’un Etat tiers, tous les regards sont tournés vers le Qatar.

Il aurait touché entre "120 000 et 140 000 euros" selon Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé et figure centrale de ce scandale.

L’Italien se serait servi de l’ONG dont il est le fondateur : Fight Impunity pour pouvoir offrir de l’argent et des cadeaux à différentes personnalités pour influencer leur choix.

Andrea Cozzolino est accusé d’avoir protégé dans l’hémicycle les intérêts d’un pays étranger. Son poste de président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec le Maghreb faisait en effet de lui un acteur influent.

L’affaire a éclaté en décembre avec l’arrestation de quatre personnes dont Pier Antonio Panzeri, mais aussi de l’eurodéputée grecque Eva Kaili, de son compagnon et assistant parlementaire, l’Italien Francesco Giorgi, et d'un autre Italien Niccolo Figa-Talamanca, responsable d’une ONG.

La police a découvert aux domiciles des suspects et dans une valise transportée par le père d’Eva Kaili – vice-présidente du Parlement européen au moment des faits - 1,5 million d’euros en cash.

Tous les quatre sont actuellement en détention et mis en examen pour corruption, blanchiment d’argent et appartenance à une organisation criminelle.

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