Incarcérée depuis le 9 décembre, l'ancienne vice-présidente du Parlement européen est inculpée dans une enquête pour corruption.
Eva Kaili, l'ancienne vice-présidente du Parlement européen inculpée dans le scandale de corruption, restera en détention provisoire au moins un mois de plus.
Le juge a annoncé cette décision après une nouvelle audience au Palais de justice de Bruxelles.
"Le Parquet Fédéral estime que tous les risques qui permettent un maintien en détention préventive existent. Le risque de fuite, le risque de collusion avec les tiers, le risque de destruction de preuves. Nous estimons que ces risques n'existent pas", contesteAndré Risopoulos, avocat d'Eva Kaili.
Euronews a appris qu'Eva Kaili semblait épuisée pendant l'audience à huis-clos ce jeudi. Elle est entrée dans la salle avec des menottes qui n'ont été retirées qu'au cours de la procédure.
Après avoir parlé pendant dix minutes, elle n'a pas pu éviter de pleurer en parlant de sa fille de 23 mois qui est gardée actuellement par son grand-père. Elle a demandé à ce que sa fille l'accompagne à l'intérieur ou à l'extérieur de la prison.
Elle a insisté sur le fait qu'elle est innocente et n'a rien à voir avec le scandale.
Son avocat grec a également déclaré qu'elle avait été soumise à des tortures la semaine dernière lors de sa détention pendant 16 heures par la police fédérale belge.
"Ce que Mme Kaili a vécu dans la cellule du commissariat fédéral de Bruxelles ressemble à l'époque médiévale. Elle ne pouvait même pas dormir, c'était interdit, elle était dans le froid, ils ont pris son manteau, elle a été laissée dans une pièce froide et on lui a refusé une deuxième couverture et on ne lui a pas permis de se laver. Tout cela, ce sont des tortures. C'est ce que dit la Convention européenne des droits de l'homme et c'est ce que Mme Kaili m'a demandé de vous dire, très inquiète pour que personne ne subisse la même chose", a témoigné Michalis Dimitrakopoulos, avocat d'Eva Kaili.
Ses avocats affirment également qu'elle paie le prix le plus élevé par rapport aux autres suspects qui pourraient sortir et préparer leur défense.
Ils font référence à Pier Antonio Panzeri qui a passé un accord avec les autorités belges et qui commencera des audiences secrètes mardi pour dévoiler des éléments substantiels de l'affaire et devrait révéler d'autres noms de personnes impliquées dans l'affaire, soit comme acteurs, soit comme soudoyés.
Dans le même temps, la demande de levée de l'immunité de deux autres personnes, Marc Tarabella et Andrea Cozzolino, est en cours. Les autorités belges assurent que les décisions seront prises dans le mois à venir.