Nouvelles sanctions de l'UE contre la Russie, un an jour pour jour après le début de la guerre

L'UE sanctionne une nouvelle fois la Russie de Vladimir Poutine
L'UE sanctionne une nouvelle fois la Russie de Vladimir Poutine Tous droits réservés Grigory Sysoyev/Sputnik
Par Jorge Liboreiro
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Pour marquer une nouvelle fois leur soutien à l’Ukraine, les 27 parviennent après de longues négociations à s’entendre sur un 10e train de mesures contre Moscou.

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Accord entre les Etats membres de l’UE pour imposer de nouvelles sanctions contre la Russie. Le compromis de vendredi tombe un an jour pour jour après le début de l’invasion de l’Ukraine par les forces russes.

Ce nouveau train de mesures, le 10e, interdit des exportations européennes d'une valeur d'au moins 11 milliards d'euros. Il établit une liste noire de propagandistes et vise, pour la première fois, directement les Gardiens de la révolution iranienne pour leur aide militaire secrète au Kremlin.

Ce dernier paquet introduit une interdiction de vendre de biens industriels tels que des pièces détachées pour les camions, des moteurs d'avion, des antennes et des grues. L'UE estime que Moscou rencontrera des difficultés pour se fournir auprès d'entreprises non-occidentales.

De nouvelles restrictions sont imposées à 47 composants électroniques, ainsi qu'à des matériaux de terres rares et à des caméras thermiques, qui peuvent être utilisés pour fabriquer des armes.

La liste noire s'enrichit également de noms de propagandistes, de représentants politiques et de commandants de l'armée russe, ainsi que d'individus considérés comme responsables de l'enlèvement et de la déportation d'enfants ukrainiens.

La Commission européenne estime qu'à travers ces paquets de sanctions, l’UE a interdit l'exportation de tous les produits technologiques présents sur le champ de bataille.

Pour la première fois, Bruxelles étend ses sanctions à l'encontre de sept entités liées au Corps des gardiens de la révolution iranienne.

Les 27 jugent que cette force paramilitaire, proche du pouvoir à Téhéran, fournit à Moscou des armes meurtrières, notamment des drones dits "kamikazes", qui s'autodétruisent une fois qu'ils ont atteint leur cible et qui provoquent ainsi des dégâts plus importants.

Si l’Iran nie toute implication dans l'invasion, plusieurs rapports confirment l'utilisation de drones de fabrication iranienne, tels que le Shahed-131 et le Shahed-136, dans la destruction des infrastructures essentielles de l'Ukraine.

Un accord longuement négocié

Si ce compromis confirme une nouvelle fois l’unité des 27, cet accord des ambassadeurs a tout de même  pris plus de temps que prévu. Les négociations mercredi et jeudi n’avaient pas permis de dégager une position commune. L'approbation des sanctions nécessite en effet l’unanimité des États membres.

Les diplomates qui ont parlé à Euronews sous couvert d'anonymat évoquent une série de mouvements de division qui ont entravé les discussions, notamment une demande hongroise de retirer plusieurs noms russes de la liste noire de l'UE. Il y aurait eu aussi une pression de la part de la Pologne et de la Lituanie pour sanctionner le secteur nucléaire russe. Enfin, la proposition de la Commission européenne d'infliger une amende aux gouvernements de l'UE qui ne communiquent pas la localisation des actifs gelés par la Banque centrale russe a provoqué beaucoup de mécontentement.

Jeudi soir, l'interdiction des importations de caoutchouc synthétique de fabrication russe est apparue comme le dernier obstacle au feu vert. Ce produit a de nombreuses utilisations dans l'industrie automobile, notamment la fabrication de pneus.

La Pologne, principal opposant et elle-même exportatrice de caoutchouc synthétique, a fait valoir que le quota exempté dans le cadre de l'interdiction proposée était beaucoup trop généreux pour la Russie et ne reflétait pas les tendances du marché.

"Nous pensons que pour certains produits pétrochimiques, les périodes de transition proposées sont trop longues et le quota proposé est beaucoup trop élevé. Surtout quand il existe des substituts sur le marché de l'UE", a déclaré l'ambassadeur polonais, Andrzej Sadoś, aux journalistes à l'issue des discussions de jeudi.

"Imposer des sanctions qui n'affecteront pas le budget de la Russie est inutile".

Varsovie a finalement soumis un compromis accepté par ses partenaires, y compris l'Allemagne et l'Italie qui avaient exprimé les plus grandes réserves.

Au cours des négociations, les ambassadeurs ont également décidé de maintenir deux entités russes sur la liste noire malgré les avertissements du service juridique du Conseil de l'UE. Ce dernier avait précédemment fait part de ses préoccupations quant à l'insuffisance des preuves et à la perspective d'un procès, a déclaré un diplomate.

Un porte-parole du Conseil de l'UE a refusé de commenter l'identité des deux entités russes.

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En outre, les ambassadeurs sont parvenus à un accord politique sur l'importation de diamants de fabrication russe, un sujet sensible pour la Belgique. Mais la question sera abordée à nouveau avec les partenaires du G7.

Poursuivre l’effort international

L'UE et le G7 ne cachent pas leurs préoccupations relatives au soutien apporté par d'autres pays à la Russie dans le but d’amortir l'impact des sanctions et de maintenir la machine de guerre russe.

Les États-Unis avertissent que la Chine envisagerait de fournir des armes et des munitions à Moscou ce qui, selon l’UE, constituerait une "ligne rouge" dans ses relations avec Pékin.

Les autorités chinoises démentent ces affirmations et accusent Washington de répandre des mensonges. En début de semaine, une rencontre entre Vladimir Poutine et Wang Li, le diplomate chinois le plus haut placé, a donné de nouveaux signes de l'importance que Pékin attache à ses relations avec Moscou.

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