L'UE va ouvrir une enquête antisubventions sur les voitures électriques fabriquées en Chine

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, présente son discours sur l'état de l'UE
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, présente son discours sur l'état de l'UE Tous droits réservés Christophe Licoppe/ EC - Audiovisual Service
Tous droits réservés Christophe Licoppe/ EC - Audiovisual Service
Par Jorge LiboreiroGrégoire Lory
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé une enquête antisubventions sur les voitures électriques à bas prix en provenance de Chine.

PUBLICITÉ

Le secteur des véhicules électriques est une "industrie cruciale pour l'économie propre, avec un énorme potentiel pour l'Europe. Mais les marchés mondiaux sont désormais inondés de voitures électriques chinoises moins chères. Et leur prix est maintenu artificiellement bas par d'énormes subventions publiques", a insisté Ursula von der Leyen lors de son discours, mercredi à Strasbourg, sur l'état de l'Union.

"Cela fausse notre marché. Et comme nous ne l'acceptons pas à l’intérieur, nous ne l'acceptons pas non plus de l'extérieur. Je peux donc annoncer aujourd'hui que la Commission lance une enquête antisubventions sur les véhicules électriques en provenance de Chine", a-t-elle poursuivi.

"L'Europe est ouverte à la concurrence, mais pas au nivellement par le bas. Nous devons nous défendre contre les pratiques déloyales".

Cette annonce marque une escalade significative dans les relations entre l'UE et la Chine et représente une victoire pour la France, qui avait fait pression pour le lancement d’une telle enquête.

Dans son discours, Ursula von der Leyen a établi un parallèle entre ce qui est arrivé dans le passé à l'industrie solaire européenne et ce qui pourrait arriver à l'avenir à l'industrie automobile européenne, toutes deux confrontées à une forte concurrence de la part de leurs homologues chinoises.

"La concurrence n'est réelle que si elle est équitable. Trop souvent, nos entreprises sont exclues des marchés étrangers ou sont victimes de pratiques prédatrices. Elles sont souvent sous-cotées par des concurrents bénéficiant d'énormes subventions publiques", a précisé Ursula von der Leyen aux députés européens.

"Nous n'avons pas oublié comment les pratiques commerciales déloyales de la Chine ont affecté notre industrie solaire. De nombreuses jeunes entreprises ont été évincées par des concurrents chinois fortement subventionnés. Des entreprises pionnières ont dû déposer le bilan. Des talents prometteurs sont partis chercher fortune à l'étranger", a-t-elle ajouté.

Juste après le discours, Manfred Weber, président du Parti populaire européen (PPE), a souligné que "nous voulons un Pacte vert européen, pas un Pacte vert chinois. Nous ne voulons pas que les véhicules électriques chinois bénéficient de notre approche ambitieuse en matière de climat".

Discours sur l'état de l'Union européenne

Chaque année, à la mi-septembre, la présidence de la Commission européenne s'adresse à l'ensemble du Parlement européen et prononce le discours sur l'état de l'Union européenne, qui donne un aperçu des initiatives législatives envisagées pour les douze mois à venir.

Cette intervention marque le début officiel de l'année de travail de l'UE et coïncide avec la première session plénière du Parlement européen après la pause estivale.

Le discours de cette année est le dernier avant les prochaines élections européennes. Ursula von der Leyen a donc saisi l'occasion pour présenter les résultats politiques obtenus au cours de l'année écoulée.

L'économie, la compétitivité et la politique industrielle ont occupé une place prépondérante dans son intervention. Le soutien financier et militaire à l'Ukraine, les sanctions contre la Russie, l'action climatique, la réglementation numérique et la réforme de la politique migratoire ont également été abordés, de même qu'une réflexion sur l'élargissement, et la capacité de l'Union à accueillir de nouveaux États membres.

Ursula Von der Leyen a demandé que les accords commerciaux avec l'Australie, le Mexique et le Mercosur soient clôturés d'ici la fin de l'année dans le cadre de sa "stratégie de réduction des risques" et a annoncé qu'elle chargerait Mario Draghi de préparer un rapport sur l'avenir de la compétitivité européenne.

Elle a également insisté sur la nécessité de mettre en œuvre le Pacte vert de l'UE tout en protégeant les agriculteurs, les familles et l'industrie. Au monde agricole, elle a demandé "plus de dialogue et moins de polarisation", dans un clin d'œil aux récentes tensions politiques concernant l'impact de la législation environnementale de l'UE sur le secteur.

S'exprimant sur l'élargissement potentiel de l'UE, la présidente de la Commission a indiqué que l'avenir de l'Ukraine, des Balkans occidentaux et de la Moldavie se trouvait au sein de l'Union, mais que le chemin à parcourir ne serait pas facile.

Alors que l'UE travaille à l'adaptation de ses traités pour accueillir davantage de pays membres, la Commission examinera comment ses politiques clés pourraient être affectées par l'élargissement, a-t-elle déclaré.

Ursula von der Leyen n’a pas mentionner son propre avenir politique.

La présidente de la Commission a gardé le silence sur son intention de se présenter ou non à sa réélection en tant que candidate principale du Parti populaire européen.

PUBLICITÉ

Ursula von der Leyen semble tenir la corde pour obtenir un nouveau mandat de cinq ans, mais la question de savoir si elle le souhaite.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

La Commission européenne procède à des perquisitions concernant des subventions étrangères impliquant une entreprise chinoise

Tout ce que l'on sait sur l'enquête de l'UE sur les voitures électriques chinoises

1er mai : tensions en marge du cortège à Paris