Première journée d’audience, jeudi à La Haye, où Pretoria dénonce le bilan humain de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza et les conditions de vie dans l'enclave palestinienne. L’Etat hébreu accuse en retour Pretoria de soutenir le terrorisme.
L'Afrique du Sud accuse Israël de génocide dans la bande de Gaza et poursuit l'Etat hébreu devant la Cour internationale de justice. Lors de la première journée d'audience, jeudi à La Haye, les avocats sud-africains ont fait état d'un de plus de 23 200 morts, dont 70 % de femmes et d'enfants, et de plus de 7 000 personnes mortes ou piégées sous les décombres.
Ils ont aussi évoqué le risque de famine pour la population dans l'enclave palestinienne. Les avocats ont souligné que les Palestiniens n'avaient plus accès aux médicaments à cause des bombardements et au refus d'Israël de laisser entrer des biens de première nécessité.
"Chaque jour, plus de dix enfants palestiniens sont amputés d'une ou des deux jambes, souvent sans anesthésie. Chaque jour, au rythme actuel, 3 900 maisons palestiniennes en moyenne seront endommagées ou détruites, davantage de fosses communes seront creusées, davantage de cimetières seront détruits au bulldozer et à la bombe et les cadavres seront violemment détruits et exhumés", a insisté l’avocate de l’Afrique du Sud, Blinne ni Ghralaigh.
La procédure pourrait prendre des années, c'est pourquoi Pretoria demande à la Cour internationale d'ordonner des mesures provisoires pour obliger l'Etat hébreu à permettre un meilleur accès humanitaire et à mettre fin à son offensive militaire.
Israël prendra la parole vendredi devant les juges. Un porte-parole de la délégation israélienne accuse déjà l’Afrique du Sud de soutenir le terrorisme du Hamas.
"Ce que nous avons vu aujourd'hui, c'est qu'un État, l'Afrique du Sud, a pris fait et cause pour une organisation terroriste. En fait, l'Afrique du Sud devrait avoir honte de cela. Israël exerce son droit à l'autodéfense après le massacre du 7 octobre et le Hamas détient toujours 136 otages israéliens", dénonce Lior Haiat
Tous les participants ont conscience de l’importance de cette affaire. Israël se retrouve devant la Cour internationale de justice accusé d'avoir violé la convention sur le génocide, texte né en réponse à l’extermination de six millions de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.