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France : Flavien Termet et Céline Hervieu, la rentrée de deux jeunes députés 

Flavien Termet, député RN (à gauche) et Céline Hervieu, députée socialiste du NFP (à droite).
Flavien Termet, député RN (à gauche) et Céline Hervieu, députée socialiste du NFP (à droite). Tous droits réservés Flavien Termet/Céline Hervieu
Tous droits réservés Flavien Termet/Céline Hervieu
Par Isabelle Repiton avec Euronews
Publié le Mis à jour
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Le député du Rassemblement national et la députée socialiste du Nouveau Front populaire ont fait leurs premiers pas à l'Assemblée nationale cette semaine.

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Ils ont été élus pour la première fois à l’Assemblée nationale le 7 juillet. Flavien Termet, 22 ans, est le plus jeune des 577 députés français. Il est membre du Rassemblement national (RN), le parti d’extrême droite de Marine Le Pen. Céline Hervieu, 31 ans, est membre du Parti socialiste, qui fait partie du Nouveau Front populaire (NFP), la coalition de partis de gauche. 

S'ils avaient déjà été accueillis dans les locaux de l’Assemblée après le 7 juillet, ils ont vécu jeudi leur première vraie journée de parlementaire. Une journée chargée, dédiée à l'élection du président de l'Assemblée nationale. Au bout du suspens et après trois tours de vote, c’est la députée Yaël Braun-Pivet, du camp présidentiel, qui a été reconduite à la présidence.

La journée du "benjamin" Flavien Termet (RN)

Flavien Termet, en tant que benjamin de l’Assemblée, suscite la curiosité des médias. Toute la matinée, il est interrogé par des journalistes à la Brasserie Le Bourbon, qui jouxte le Palais Bourbon, siège de l’Assemblée. 

Mince, le visage anguleux, il porte un costume-cravate impeccable, parle d’une voix calme et un peu monocorde. “Etre digne, courtois” : c’est la consigne donnée par Marine Le Pen à ses troupes pour trancher contre les débordements des députés de gauche de La France Insoumise dans l’Assemblée précédente, dissoute par Emmanuel Macron le 9 juin, au lendemain des élections européennes remportées par le Rassemblement national.

Il aborde cette séance “solennelle et déterminante” sereinement. Élu des Ardennes dans le Nord-Est de la France, il connaît les 123 membres de son groupe, pour avoir travaillé à la direction générale du RN, qu’il a rejoint à 20 ans.

Malgré sa jeunesse, il assure avoir une expérience humaine plus riche que celle de politiques expérimentés, de ceux qui ont fait de grandes écoles ou sont fils de diplomates.

Lui a grandi en Bretagne. Son père était artisan charcutier. Et sa mère, en tant qu’assistante familiale, accueillait des enfants et des jeunes en difficultés à leur domicile. 

A l’Assemblée, il veut participer aux travaux de la Commission des Affaires sociales. “Ce pays crève du malheur au travail” explique-t-il. Dénonçant l’inégale répartition des richesses, il estime que dans l’entreprise,  “il faut rééquilibrer le rapport entre travail et capital”. Quant à l'accusation de racisme du RN : “elle a  30 ans de retard”, balaie-t-il.

Pour cette première séance, il a fait son entrée dans l’hémicycle derrière la Garde républicaine, un décorum “solennel et impressionnant” à ses yeux. En tant que plus jeune député, il était à la tribune de l’Assemblée, à côté de l’urne. Les députés appelés un à un par leur nom venaient déposer leur bulletin pour élire le président. A chacun, il serrait la main. Mais un certain nombre a refusé la main tendue. 

Un refus qui ne l’a pas blessé, assure-t-il. ”La France Insoumise et les écologistes sont des agitateurs”. 

Déçu de la réélection en fin de journée à la présidence de l’Assemblée de la députée Yaël Braun-Pivet, soutenue par le camp d’Emmanuel Macron, il estime que “le vote du peuple n’est pas pris en compte. On prend les mêmes et on recommence. On prive de représentation le premier parti de France, et on crée une frustration qui accentue les fractures”, prévient-il. 

La journée de la socialiste Céline Hervieu (NFP)

Céline Hervieu, jupe bleue et sage veste blanche, longs cheveux blonds, est encore un peu perdue dans les locaux de l’Assemblée. Il faut dire que cette première journée a attiré plus de 500 journalistes, que la salle des quatre colonnes, où les députés viennent parler à la presse, grouille de monde, de micros et de caméras. Si elle a déjà recruté ses collaborateurs parlementaires, elle n’a pas encore de bureau attribué.

Elle aborde son mandat avec sérieux, détermination et enthousiasme. Elle est persuadée que dans la nouvelle configuration politique de la France, l’Assemblée nationale aura un rôle renforcé. A la mi-journée, elle veut encore croire aux chances du communiste André Chassaigne, candidat unique à la présidence de l’Assemblée du Nouveau Front populaire (NFP). Il perdra finalement de 13 voix en fin de journée contre Yaël Braun-Pivet.

Céline Hervieu, députée socialiste du Nouveau Front populaire.
Céline Hervieu, députée socialiste du Nouveau Front populaire.Céline Hervieu

Pendant le défilé interminable des députés votants appelés un à un par ordre alphabétique, trois tours de suite, elle est souvent restée sagement assise, pour mettre des visages et des noms sur ces nouveaux collègues. Sans doute déçue du résultat, elle laisse les leaders du NFP dénoncer les arrangements entre la droite et les centristes-macronistes.

Élue du 6ᵉ arrondissement parisien, un quartier proche de Saint-Germain-des-Prés, de mère brésilienne, elle incarne une autre France que celle de Flavien Termet. 

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Psychologue, elle a d’abord travaillé dans le domaine de la santé mentale pour les hôpitaux, puis dans une ONG pour venir en aide aux expatriés touchés par des crises.

Élue à 26 ans à la Mairie de Paris, elle s’est occupée depuis 2020 de la petite enfance, de l’éducation. Des sujets qui continuent à la passionner et qu’elle aimerait suivre à l’Assemblée. Elle siégera à la commission des affaires culturelles et de l’éducation. 

Alors que les partis formant le Nouveau Front populaire peinent à s’accorder sur le nom d’un Premier ministre à proposer, elle est ouverte à une coalition élargie, ce que rejette La France Insoumise, la composante la plus à gauche du NFP. Elle souhaite le consensus et n’est pas de celles qui ont refusé de serrer la main au député RN.

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