Depuis l’annonce par le président américain Joe Biden de ne pas briguer un second mandat, tous les regards sont tournés vers sa vice-présidente Kamala Harris comme possible candidate du Parti démocrate.
PUBLICITÉMême si cette issue était envisagée, le retrait du président américain Joe Biden de la course présidentielle reste un choc. L'Union européenne sait que la qualité du lien transatlantique dépendra fortement du résultat du scrutin du mois de novembre.
Le désormais ancien candidat Joe Biden a immédiatement adoubé sa vice-présidente Kamala Harris pour lui succéder.
Toutefois, ce changement éventuel de visage dans le camp démocrate ne semble pas signifier un revirement pour les 27.
"Je pense que les alliés en Europe et dans la région indo-pacifique peuvent s'attendre à une grande continuité. De nombreux membres du personnel de la politique étrangère du président Biden resteront probablement en poste pendant la présidence de Kamala Harris, si elle devait gagner. Bien sûr, elle est plus à l'aise en termes de politique intérieure. Le président Biden était tout à fait unique parce qu'il était vraiment un acteur transatlantique exceptionnel, et peut-être l'un des derniers de son espèce", estime Sudha David-Wilp, directrice du bureau berlinois du German Marshall Fund.
Officiellement, l'Union européenne refuse de commenter ce qui se passe sur la scène nationale américaine. Mais des inquiétudes se font entendre sur un possible retour de Donald Trump à la Maison Blanche et de son implication en faveur de l'Ukraine.
"Nous devons continuer à aider l'Ukraine. Les Américains sont appelés à voter. Mais nous devons assumer nos responsabilités ici et maintenant. Nous sommes impatients de voir ce qui se passera en novembre", juge le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell.
Une nouvelle présidence dirigée par le républicain Donald Trump aura en effet des conséquences profondes pour Kyiv.
"Le président Trump considère clairement l'Ukraine comme un problème dont les Européens doivent s'occuper. Il a déclaré lors du débat présidentiel il y a quelques semaines qu'il y avait un océan entre les États-Unis et l'Europe, et que l'Ukraine devrait relever de la responsabilité des dirigeants européens", explique Sudha David-Wilp.
"Je pense que la plupart des responsables européens sont d'accord pour dire qu'à l'avenir, la défense de l'Ukraine et sa reconstruction seront entre les mains des responsables européens", ajoute-t-elle.
En matière de politique internationale, Kamala Harris pourrait se démarquer de Joe Biden sur le Proche-Orient où elle a tenu des propos plus nuancés que le président.