L’Italie et la Chine ont signé des accords de partenariat notamment l’industrie automobile. Rome veut stimuler la croissance de ce secteur en Italie.
Lors de sa visite de cinq jours en Chine, Giorgia Meloni a rencontré Xi Jinping à Pékin. C'est la première fois depuis 2019 qu’un chef de gouvernement italien se rend en Chine. C’est également la première visite de Giorgia Meloni dans le pays, depuis sa prise de fonction en 2022.
Une façon de relancer les relations entre Rome et Pékin et de renforcer leur coopération économique après le retrait de l'Italie du projet très controversé des “nouvelles routes de la soie” chinoises.
La dirigeante italienne a signé un plan triennal visant à promouvoir un partenariat stratégique entre les deux pays dans un certain nombre de secteurs.
L'un des principaux objectifs de l'accord signé entre Rome et Pékin est de stimuler la croissance du secteur automobile italien, l'une des industries les plus stratégiques du pays. Roberto Vavassori, président de l'ANFIA (Association italienne de l'industrie automobile) faisait partie de la délégation italienne qui s'est rendue en Chine.
"La visite de la Première ministre italienne, qui a reçu un soutien politique important de la part du Premier ministre chinois et du Président, est cruciale. Ce soutien politique est nécessaire pour encourager les entreprises chinoises (quelles que soient leurs possibilités économiques), à investir en Italie. Mais il faudra un certain temps avant que nous ne puissions apporter l'expertise chinoise en Italie. C'est maintenant à nos entreprises de préparer le terrain pour que cela se produise. Mais ce voyage a été une étape très positive", explique-t-il.
Ce partenariat concerne différents domaines comme l'éducation, l'environnement et un volet industriel centré sur les véhicules électriques, pourtant source de tensions entre la Chine et l’UE.
"Dans le cadre du nouveau partenariat, nous voulons ramener la fabrication de véhicules en Europe, en particulier en Italie, afin de disposer de nouvelles énergies et de développer des véhicules électriques, pour améliorer ce que nous avons déjà ici", explique Roberto Vavassori.
L'Italie et d'autres États membres ont modifié leur engagement vis-à-vis de la Chine et des droits de douane ont été imposés sur certains produits chinois, alors les experts estiment que l'UE doit redéfinir sa politique à l'égard de la Chine.
"L'Italie utilise un outil différent dans ses relations avec la Chine. L'accent est davantage mis sur un partenariat bilatéral, alors que l'initiative des "nouvelles routes de la soie” avait plus à voir avec un projet spécifique dans le cadre de la politique étrangère de la Chine avec une portée plus large et plus globale", explique Silvia Menegazzi, professeure adjointe en études chinoises à l'université Luiss de Rome.
Giorgia Meloni a promis de combler l’écart important dans les relations économiques entre Rome et Pékin. Les investissements chinois en Italie s’élèvent à 2,7 milliards d’euros en 2023, alors que ceux de l’Italie s’élèvent à 15 milliards d’euros.