Les niveaux faibles de la rivière Tisza obligent les agriculteurs à irriguer leurs cultures, quand ils en ont les moyens.
Des bancs de sable, un débit faible, la rivière Tisza en Hongrie subit les effets d'un été particulièrement chaud. Le niveau de l'eau est bas et n'atteint même pas le fond des bateaux de pêche ancrés non loin des berges.
Cette situation est de plus en plus fréquente sur le deuxième plus grand fleuve de Hongrie. Au cours des quinze dernières années, la Tisza a connu des niveaux d'eau similaires, avec un point critique en 2022, lorsqu'il était inférieur d'environ 20 centimètres au niveau actuel.
Aujourd'hui, la situation de la rivière n'est pas inquiétante et si le niveau de l'eau baisse davantage, un réservoir dans le lac Tisza en amont permet de réguler son débit.
"Il n'a pas été nécessaire d'imposer des restrictions, tous les besoins en eau ont été satisfaits et il y a même une réserve disponible" explique Attila Lovas responsable de la Direction des eaux de la région.
Une sécheresse très sévère en 2024
La sécheresse qui sévit sur environ 60% du pays pose par contre de graves problèmes à l'agriculture. Les averses de ces dernières semaines n'ont servi qu'à humidifier le sol près de la surface et non en profondeur, là où il en a le plus besoin.
On estime que 4 millions de tonnes de maïs, ont déjà été détruites dans les champs hongrois cette année.
Zsombor Urbán, un agriculteur de la ville de Tiszaderzs, a ressenti l'impact cette forte vague de chaleur. Il y a deux ans, tout son maïs a été détruit par la sècheresse, et il s'attend cette année à une baisse de 30 à 50 % des rendements.
Il affirme que l'irrigation est très rentable, mais qu'il n'est pas courant que les agriculteurs se regroupent pour investir dans le matériel nécessaire à cette technique.
"J'exploite également une ferme dans le village voisin, où nous n'avons reçu qu'un quart de la quantité de pluie que nous avons eue ici à Tiszaderzs. Nous pouvons irriguer une petite partie du champ, et la récolte est bonne, mais nous ne pouvons pas irriguer le champ voisin, et la récolte y sera deux fois moins importante". explique-t-il.
Seul un faible pourcentage des terres arables de Hongrie est irrigué. Selon la plus grande organisation d'agriculteurs hongrois, la sécheresse a déjà causé des dommages aux terres d'une valeur de 500 milliards de forints cette année, (1.3 milliards d'euros).
Les prix des denrées alimentaires risquent donc d'augmenter à nouveau en raison de l'importante perte de récoltes.