La possible réduction du financement du programme Erasmus inquiète étudiants et villes bénéficiaires. A Séville, destination populaire, ce fond est considéré comme crucial.
Rassemblement étudiant devant les portes de l'université de Séville, dans le sud de l'Espagne : l'un des nombreux évènements de bienvenue pour les élèves Erasmus qui sont sur le point de faire leur rentrée.
"C'est depuis mes premiers jours à Séville, nous sommes venus pour voir le centre-ville et rencontrer plus de gens qui sont en Erasmus" s'enthousiasme Sarah Loaisa, étudiante Erasmus.
Pour beaucoup d'entre eux, cette nouvelle année ne commence pas par des cours, mais par cette visite pour connaître la ville où ils vivront les prochains mois.
"Aujourd'hui, ce que nous allons faire, c'est faire visiter tout le centre aux étudiants Erasmus de Séville pour leur montrer de première main comment se déplacer ici et leur montrer les choses les plus caractéristiques de la ville" affirme Javier Romá, l'un des bénévoles.
Selon l'association Erasmus Student Network, l'Espagne est le pays qui accueille le plus d'étudiants Erasmus, avec 150 000 étudiants rien que cette année. Madrid est la principale destination avec près de 10 000 étudiants, suivie de Barcelone, Valence et Séville, qui a été choisie cette année comme l'une des destinations les plus appréciées par les étudiants. Les autres villes les plus appréciées sont Porto, Istanbul, Nicosie et Sofia.
"C'est une ville où nous ancrons très bien la culture espagnole et qui est aussi relativement bon marché pour ce que peut se permettre un étudiant Erasmus" explique Belén Escañuela, un autre bénévole.
Les coupes dans le financement des projets Erasmus pourraient avoir un impact qui va bien au-delà du milieu universitaire, surtout dans des villes comme Séville qui voient le nombre d'étudiants Erasmus augmenter chaque année.
Grâce au programme Erasmus, l'Université de Séville a reçu près de 7 millions d'euros d'investissement cette année. Les autorités estiment cependant qu'il faudra injecter 10 millions d'euros supplémentaires dans l'économie grâce aux logements et aux services de la ville qui accueillent plus de 2 300 étudiants.
"Beaucoup d'étudiants étrangers viennent et bien sûr ils consomment beaucoup grâce à eux, grâce à l'université nous avons beaucoup de clientèle ici et les affaires vont très bien grâce à ce qu'ils consomment et à ce qu'ils dépensent" affirme Marín, qui tient un restaurant à Séville.
Les députés de la commission du budget du Parlement européen se sont opposés à la proposition de réduire de 295 millions d'euros le programme Erasmus+, mais l'association Erasmus Student Network reste inquiète.
"Notre association a une position claire à ce sujet et nous voulons évidemment que la bourse Erasmus et la possibilité de mobilité internationale soient accessibles à tous, quelle que soit leur classe sociale" affirme Alberto Fernandez, l'un des responsable de l'association.
La plupart des étudiants Erasmus sont les Français, suivis des Allemands et en troisième position les Espagnols. Cette année, le programme d'échange a enregistré 400 000 participants de moins que l'année dernière.