Les bureaux de vote ont ouvert en Roumanie, où des millions de personnes votent dans le cadre d'une élection parlementaire cruciale. Le vote a lieu une semaine seulement après le premier tour de l’élection présidentielle dont le résultat est controversé.
Les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche en Roumanie, où des millions de personnes sont appelés aux urnes dans le cadre d’élections législatives. Les enjeux de ce scrutin, bien que d'une importance cruciale pour déterminer la gouvernance du pays, pourrait bien être éclipsé par la controverse qui entoure le vote présidentiel qui a eu lieu la semaine dernière.
Selon les premières informations de la commission électorale roumaine, le taux de participation à midi CET s'est élevé à 23,6% (y compris la diaspora). Cette fois-ci les Roumains sont plus actifs à se déplacer vers les bureaux de vote par rarport aux années précédentes (2020 : 16,4% 2016 : 20,2% 2012 : 20,5% 2008 : 19,8%)
Un premier tour controversé à l'élection présidentielle
Le résultat du premier tour de l'élection présidentielle a donné lieu à la qualification surprise au second tour du candidat populiste Călin Georgescu avec 23 % des voix.
Le candidat indépendant d'extrême droite devance sa rivale progressiste, Elena Lasconi, du parti Save Romania Union, et le premier ministre sortant, Marcel Ciolacu, du parti social-démocrate, qui ont tous deux obtenu un peu plus de 19 % des voix.
Anti-européen et anti-OTAN, Călin Georgescu surnommé le "Messie TikTok" pour ses déclarations ultra-religieuses sur le réseau social TikTok n'a déclaré aucunes dépenses de campagne.
Face à d’importantes suspicions de fraudes, la Cour Constitutionnelle a demandé à l’unanimité le recomptage des voix et lancé une enquête sur une éventuelle ingérence étrangère.
La Commission européenne devrait également enquêter sur TikTok pour violation de la loi européenne sur les services numériques.
Une défiance croissante à l'égard du pouvoir
Comme dans de nombreux pays d'Europe, le sentiment de défiance à l'égard du pouvoir en place est en hausse en Roumanie. Le pays, confronté à des taux d'inflation élevés, à une crise du coût de la vie, à un déficit budgétaire important et à une économie atone, a créé un environnement propice au soutien des partis populistes d'extrême droite.
Des sondages récents suggèrent que les trois principaux partis aux élections législatives de dimanche seront le Parti social-démocrate (PSD), l'Alliance pour l'unité des Roumains (AUR), un parti d'extrême droite, et le Parti national libéral (PNL).
Le parti Save Romania Union (USR) de Lasconi pourrait obtenir le deuxième plus grand nombre de voix après avoir connu une croissance constante de sa popularité depuis son apparition sur la scène politique il y a huit ans.
D'autres partis mineurs pourraient entrer au parlement et occuper quelques-uns des 466 sièges, mais ils doivent dépasser le seuil requis de 5 %.
Après trois décennies de gouvernance de la droite libérale et des sociaux-démocrates, le contexte laisse présager de difficiles négociations pour former un nouveau gouvernement.