Le président français doit rencontrer les chefs de plusieurs partis ce lundi, dans le but de nommer le nouveau Premier ministre rapidement.
La réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris ce week-end a offert un rare moment de répit au président Emmanuel Macron, alors que la France reste empêtrée dans une crise institutionnelle sans précédent.
Bien que la cérémonie ait ébloui les dirigeants du monde entier, y compris le président élu des États-Unis Donald Trump, Emmanuel Macron reste très impopulaire en France.
La réouverture tant attendue du monument ravagé par un incendie en 2019, a été éclipsée la semaine dernière par un vote de censure qui a entraîné la chute du gouvernement du Premier ministre Michel Barnier mercredi.
Un tour de force diplomatique
Le président français espérait que cette célébration renforcerait sa position à l'étranger.
Il a remporté un grand succès diplomatique en attirant Donald Trump pour son premier voyage à l'étranger depuis sa victoire électorale.
Au palais de l'Élysée, Emmanuel Macron a reçu Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour une réunion trilatérale , dans l'espoir de convaincre le président élu des États-Unis de continuer à aider l'Ukraine dans ses efforts militaires contre l'invasion russe.
"Il est très faible sur la scène intérieure, c'est pourquoi il compense cela par la stature internationale que lui confère la présence de tant de chefs d'État à la cérémonie", a déclaré Cedomir Nestorivic, professeur de géopolitique à l'ESSEC Business School, lors d'une interview accordée à Euronews.
Sur BFM, l'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a lui félicité le dirigeant français d'avoir "saisi l'occasion".
En outre, la promesse d'Emmanuel Macron de reconstruire Notre-Dame en cinq ans seulement était un pari risqué.
"Ce sera peut-être la seule chose positive dont les gens se souviendront des deux mandats qu'il a exercés en tant que président. C'est pourquoi c'était si important pour lui", estime Cedomir Nestorovic.
Retour à la réalité
Après le ballet diplomatique, le président reprend les discussions avec les chefs de parti. Ce lundi, il devrait rencontrer les dirigeants des Verts, du Parti communiste, puis du groupe indépendant Liot.
Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, a appelé à la "nomination rapide d'un Premier ministre" dimanche.
Les représentants du parti d'extrême gauche La France insoumise (LFI) ont eux décliné l'invitation d'Emmanuel Macron et ont appelé le chef de l'État à démissionner.
Nombreux sont ceux qui accusent le président français d'être responsable du désordre dans lequel se trouve le pays depuis qu'il a dissous le Parlement après la défaite de son parti face à l'extrême droite lors des élections européennes de juin.
Il a justifié la décision de convoquer des élections rapides en disant que la nation avait besoin d'une "clarification".
Au lieu de cela, les élections législatives se sont soldées par un Parlement dans l'impasse, sans majorité claire.