Newsletter Newsletters Events Évènements Podcasts Vidéos Africanews
Loader
Suivez-nous
Publicité

UE-Royaume-Uni : une "marge de manœuvre politique" pour un compromis, un fort soutien en faveur de liens plus étroits dans les sondages

Le Premier ministre britannique Keir Starmer, à gauche, s'entretient avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le 25 septembre 2024, à New York.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer, à gauche, s'entretient avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le 25 septembre 2024, à New York. Tous droits réservés  Leon Neal/Pool Photo via AP
Tous droits réservés Leon Neal/Pool Photo via AP
Par Alice Tidey
Publié le
Partager cet article Discussion
Partager cet article Close Button

Les Britanniques et les Européens interrogés pensent qu'une relation plus forte les aiderait à surmonter les difficultés géopolitiques, selon un nouveau sondage important.

PUBLICITÉ

L'incertitude mondiale alimentée par l'agression continue de la Russie contre l'Ukraine et le retour imminent de Donald Trump à la Maison-Blanche renforce le soutien des Britanniques et des Européens à une relation plus étroite, même si cela implique de franchir ce que l'on appelle les lignes rouges, selon un nouveau sondage.

La moitié des Britanniques estiment désormais que le gouvernement britannique devrait donner la priorité aux relations avec l'Union européenne plutôt qu'avec les États-Unis, 17 % seulement étant favorables à l'inverse, selon un nouveau sondage d'opinion multi-pays commandé par le groupe de réflexion European Council on Foreign Relations (ECFR).

Les Britanniques interrogés pensent également que leur pays peut être plus efficace dans la gestion des migrations, le renforcement de la sécurité et de l'économie, la lutte contre le changement climatique et la prochaine pandémie, ainsi que la résistance à la Russie, aux États-Unis et à la Chine, s'il collabore plus étroitement avec l'UE sur ces questions.

Quelle relation, selon vous, doit devenir prioritaire pour le Royaume-Uni ?

Par ailleurs, la plupart des personnes interrogées dans les pays de l'Union européenne (France, Allemagne, Italie, Pologne et Espagne) sont également d'avis que le Royaume-Uni et l'Union européenne devraient se rapprocher et que des liens plus étroits contribueraient à renforcer la sécurité de l'Europe.

La plupart des 9 300 personnes qui ont participé au sondage en ligne dans les six pays se sont également prononcées en faveur de l'Ukraine. Ils ont déclaré que leur gouvernement ne devrait pas suivre la position des États-Unis si M. Trump essayait de forcer Kyiv à accepter des concessions majeures vis-à-vis de la Russie. En Italie, cependant, 29 % des personnes interrogées pensent que leur gouvernement devrait suivre la position des États-Unis, soit la même proportion que ceux qui s'y opposent.

"Il est important de reconnaître que le Brexit et les relations futures entre le Royaume-Uni et l'UE sont plus importants pour les personnes interrogées au Royaume-Uni que pour les citoyens d'autres États. Mais les opinions publiques européennes sont largement favorables à une refonte des relations", a déclaré Mark Leonard, cofondateur et directeur de l'ECFR, dans un communiqué.

"Les fonctionnaires et les gouvernements de l'UE pourraient être sceptiques quant aux conditions spéciales pour le Royaume-Uni, mais notre sondage suggère que l'opinion publique est plus pragmatique", a-t-il ajouté.

Parmi les affirmations suivantes concernant les relations futures de l'UE avec le Royaume-Uni, laquelle reflète le mieux votre point de vue ?

La plupart des personnes interrogées dans l'UE, par exemple, soutiennent l'idée de donner au Royaume-Uni l'accès aux programmes de recherche de l'UE en échange d'une coopération plus étroite en matière de sécurité, ainsi qu'à certains aspects du marché unique, ce que les États membres et les fonctionnaires de l'UE ont catégoriquement rejeté jusqu'à présent.

Une majorité de Britanniques (51 %) a déclaré que pour obtenir un accès privilégié au marché unique de l'UE, ils accepteraient les règles phytosanitaires de l'Union sur la sécurité des aliments et des produits, et, fait encore plus frappant, plus de deux tiers ont déclaré qu'ils accepteraient l'ouverture réciproque des frontières afin que les citoyens de l'UE et du Royaume-Uni puissent voyager, vivre et travailler librement entre les deux parties.

L'entente cordiale post-Brexit entre Londres et Bruxelles, inaugurée par la décision de Moscou d'envahir l'Ukraine au début de l'année 2022, était principalement axée sur une réponse coordonnée à la Russie, à la défense et à la sécurité énergétique.

Si le Royaume-Uni pouvait retrouver un accès spécial au marché européen, seriez-vous prêt à accepter les conditions suivantes ?

Toutefois, le gouvernement travailliste britannique a cherché à "réinitialiser" les relations de manière plus globale, en multipliant les activités diplomatiques depuis son arrivée au pouvoir en juillet.

Parmi les personnes qui ont traversé la Manche pour s'entretenir avec des représentants de l'UE figurent le Premier ministre Keir Starmer, le ministre des Relations avec l'UE Nick Thomas-Symonds, le ministre des Affaires étrangères David Lammy et la chancelière Rachel Reeves.

Mme Reeves s'est rendue à Bruxelles en début de semaine pour assister à une réunion des ministres des Finances de l'UE - une première depuis le Brexit - au cours de laquelle elle a affirmé que "l'approfondissement de nos liens économiques" était nécessaire pour répondre aux défis communs, notamment la guerre en Ukraine, le changement climatique et l'inflation élevée.

"Alors que le Royaume-Uni et l'Union européenne développent les prochaines phases de leur partenariat, je pense que ce serait une grave erreur de croire que nous sommes plus forts seuls".

"Je pense qu'une relation économique plus étroite entre le Royaume-Uni et l'UE a pour but d'améliorer nos perspectives de croissance. Il ne s'agit pas d'un jeu à somme nulle. À long terme, le Brexit devrait entraîner une baisse de 15 % de l'intensité des échanges commerciaux du Royaume-Uni et les exportations de biens entre le Royaume-Uni et l'UE restant inférieures aux niveaux de 2018, cela a un impact sur les économies du Royaume-Uni et de l'UE", a-t-elle déclaré à ses homologues de l'UE.

Les sujets également à l'ordre du jour sont une coopération plus étroite en matière de défense, un accord vétérinaire, la mobilité des jeunes et la reconnaissance mutuelle des qualifications, entre autres.

Pour les auteurs du sondage, les résultats suggèrent que les responsables des deux côtés de la Manche "disposent d'une plus grande marge de manœuvre politique qu'ils ne le pensent".

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

Accéder aux raccourcis d'accessibilité
Partager cet article Discussion

À découvrir également

Le gouvernement travailliste britannique va-t-il assouplir les règles du Brexit ?

Pourquoi l'UE doit-elle surveiller de près les élections au Royaume-Uni ?

Le Royaume-Uni et l'Europe, une relation tumultueuse