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Non, Ursula von der Leyen n'a pas annulé le second tour de l'élection présidentielle en Roumanie

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au Parlement européen à Strasbourg, France, mercredi 27 novembre 2024.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au Parlement européen à Strasbourg, France, mercredi 27 novembre 2024. Tous droits réservés  Jean-Francois Badias/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Jean-Francois Badias/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Par Mared Gwyn Jones
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L'équipe de vérification d'Euronews a détecté des comptes TikTok pro-Georgescu qui accuse la présidente de la Commission européenne d'avoir annulé le second tour de scrutin.

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La désinformation qui circule sur la plateforme chinoise TikTok prétend à tort que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est intervenue personnellement pour annuler le second tour des élections présidentielles en Roumanie.

La décision sans précédent d'annuler le premier tour et le second tour a été prise au début du mois par la Cour constitutionnelle roumaine, citant des informations déclassifiées qui suggéraient que le résultat du premier tour avait été compromis par un "acteur étatique".

Ursula Von der Leyen, qui dirige l'organe exécutif de l'UE, n'était pas concernée par cette décision judiciaire nationale.

Mais des vidéos circulant sur TikTok affirment à tort qu'elle a fait pression sur le gouvernement de Bucarest - et sur le président sortant Klaus Iohannis - pour qu'ils annulent le vote.

"Ursula von der Leyen a donné l'ordre d'annuler les élections en Roumanie. Klaus Werner Johannis a exécuté l'ordre", affirme faussement une vidéo TikTok, en se basant sur les commentaires d'un commentateur politique conservateur à la télévision française.

Une autre vidéo affirme que le président de la Commission "a appelé Bucarest, l'écume à la bouche, et a demandé de tout faire pour que Calin Georgescu soit exécuté".

Bon nombre des comptes qui diffusent ces fausses informations véhiculent également des messages anti-UE et anti-occidentaux et glorifient la figure de Calin Georgescu, l'ultra-nationaliste peu connu qui a remporté une victoire inattendue au premier tour de l'élection présidentielle roumaine en novembre.

Des sites web se présentant comme des médias d'information ont également accusé Ursula von der Leyen d'"ingérence non autorisée" dans l'élection, en citant des informations provenant de ce qu'ils décrivent comme un média français influent, France Soir.

Le média en question est en fait un portail de désinformation connu appartenant à un théoricien du complot, et l'article français original ne suggère pas que le chef de la Commission ait joué un rôle quelconque dans l'annulation du vote.

Des affirmations similaires accusant les forces européennes et occidentales d'interférer dans le processus électoral ont été détectées sur X et Facebook.

Des experts juridiques, s'adressant à Euronews, ont décrit la décision de la Cour constitutionnelle roumaine d'annuler le vote comme étant "sans précédent" et "inhabituelle".

Les révélations des services de renseignement qui ont conduit à la décision n'ont pas été rendues publiques dans leur intégralité, ce qui signifie que l'on sait peu de choses sur les preuves dont dispose la Cour pour suggérer que les lois électorales ont été violées dans le cadre de la campagne de Calin Georgescu qui a précédé le premier vote.

L'exécutif européen renforce la surveillance de TikTok

La Commission européenne a jusqu'à présent évité de commenter la décision d'annuler le second tour, déclarant que c'était "aux citoyens roumains de décider de leur destin".

Elle a toutefois intensifié ses investigations sur la manière dont TikTok, une plateforme sociale appartenant à des Chinois, aurait pu enfreindre les règles numériques de l'UE en facilitant la victoire au premier tour de Calin Georgescu, qui était pratiquement inconnu en Roumanie quelques semaines avant le vote.

La Commission a adressé une demande urgente à TikTok pour obtenir davantage d'informations sur la manière dont elle a pu permettre à un acteur étatique de gonfler artificiellement la campagne en ligne de Calin Georgescu, et lui a ordonné de conserver toutes les données, y compris son système de recommandations et la promotion monétisée de contenus politiques, liées aux risques électoraux dans l'ensemble de l'Union européenne.

L'énorme base d'utilisateurs de TikTok en Europe signifie qu'elle fait partie d'une catégorie de plateformes en ligne soumises aux règles les plus strictes de l'Union européenne dans le cadre de son règlement numérique, la loi sur les services numériques (Digital Services Act, DSA).

L'article 34 de la loi sur les services numériques oblige ces plateformes à atténuer les "risques systémiques" découlant de leurs systèmes de modération des contenus, de leurs algorithmes, de leurs pratiques en matière de données ou de leurs politiques publicitaires.

TikTok affirme avoir supprimé les comptes de trois "réseaux d'influence clandestins" depuis le début de l'année et insiste sur le fait qu'elle dispose de systèmes robustes pour protéger les processus électoraux dans des pays tels que la Roumanie.

Une enquête menée par l'ONG internationale Global Witness suggère que la plateforme a poussé le contenu de Georgescu à un taux plus de cinq fois supérieur à celui de son adversaire, mais ne permet pas d'établir si cela est dû à un gonflement artificiel de l'algorithme de la plateforme.

La plateforme n'autorise aucun contenu politique dans ses fonctions monétisées, telles que les annonces payantes.

L'agence nationale roumaine de renseignement a toutefois signalé que l'homme d'affaires Bogdan Peschir avait dépensé environ un million d'euros pour la campagne, notamment en payant des utilisateurs de TikTok pour promouvoir la campagne de Calin Georgescu, en violation de la législation roumaine.

Bogdan Peschir a nié les allégations portées contre lui, mais la police roumaine a perquisitionné au début du mois trois propriétés dont on pense qu'elles lui sont liées.

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