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Extrême droite : l'Allemagne veut éviter un scénario similaire à l'Autriche

Robert Habeck, ministre fédéral de l'économie et de la protection du climat, s'exprime lors de la conférence fédérale des délégués des Verts à Wiesbaden, Allemagne, le vendredi 15 novembre 2024.
Robert Habeck, ministre fédéral de l'économie et de la protection du climat, s'exprime lors de la conférence fédérale des délégués des Verts à Wiesbaden, Allemagne, le vendredi 15 novembre 2024. Tous droits réservés  Michael Kappeler/(c) Copyright 2024, dpa (www.dpa.de). Alle Rechte vorbehalten
Tous droits réservés Michael Kappeler/(c) Copyright 2024, dpa (www.dpa.de). Alle Rechte vorbehalten
Par Nela Heidner
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Depuis que l'extrême droite est aux portes du pouvoir en Autriche, les politiques allemands se mobilisent pour éviter un scénario similaire,notamment avec l'AfD.

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L'actionnisme est de mise chez les Verts en Allemagne. L'élément déclencheur est la situation politique actuelle en Autriche, où le parti populiste de droite FPÖ - avec lequel personne ne voulait travailler, bien qu'il ait remporté les élections législatives de septembre avec près de 29 pour cent des voix - a soudain été chargé de former un gouvernement.

Bref rappel des faits : le parti de la chancellerie autrichienne ÖVP (autrefois un parti du centre, plus récemment plutôt de centre-droit) avait interrompu les négociations de coalition avec le parti social-démocrate SPÖ. Le chancelier Karl Nehammer a donc annoncé sa démission ce week-end.

Le porte-parole de Nehammer a déclaré dans une déclaration écrite au journal Die Presse : "Nous avons tout essayé jusqu'à présent. Il n'est pas possible de parvenir à un accord sur des points clés essentiels, cela n'a donc aucun sens pour un avenir positif en Autriche".

Il s'agissait de toute façon d'une dernière tentative, la coalition tripartite envisagée ayant déjà échoué suite au retrait des libéraux de gauche Neos des négociations. Le plus petit des partenaires de coalition potentiels avait déclaré qu'il n'avait pas pu se mettre d'accord sur les questions centrales du budget et des investissements.

Maintenant que les négociations entre les sociaux-démocrates et les conservateurs ont également échoué, le président fédéral Alexander Van der Bellen a chargé pour la première fois le parti populiste de droite FPÖ de former le gouvernement. Le chef du FPÖ, Herbert Kick, entamera des discussions avec les conservateurs de l'ÖVP.

"Cela ne devrait pas se répéter en Allemagne", a déclaré Habeck

En attendant, la campagne électorale pour les nouvelles élections du 23 février en Allemagne entre déjà dans le vif du sujet.

Lors du lancement de sa tournée électorale à Lübeck, Robert Habeck, actuel ministre de l'Economie et tête de liste des Verts, a déclaré - il n'a pas été possible de former un gouvernement sans le FPÖ en Autriche : "Cela n'aurait pas dû se produire, et cela ne devrait pas se répéter en Allemagne".

Habeck poursuit : "Celui qui, maintenant, à cette époque, parle d'une 'exclusivité', prépare soit sa propre rupture de parole, soit fait en sorte que ce pays soit de plus en plus difficile à gouverner".

"Les populistes de droite allemands sont toujours pires", selon Söder

Peu avant, le chef de la CSU, Markus Söder, avait clairement rejeté les Verts lors du séminaire de la CSU au monastère de Seeon (Bavière) : "Nous ne pensons pas que les Verts soient compétents pour gouverner. Le ministre de l'Economie n'est pas compétent, il l'a prouvé". Habeck est un "chiffon rouge".

Söder a ajouté qu'il s'était récemment entretenu au téléphone avec Nehammer et avec d'autres collègues dans les Länder autrichiens : "Nombreux sont ceux qui constatent que Schwarz-Grün a renforcé cette évolution. L'Autriche a montré où mène le noir-vert : au renforcement extrême d'autres forces, là-bas le FPÖ".

"Cette évolution n'est évidemment pas bonne", poursuit Söder. Selon lui, l'exemple autrichien montre qu'un changement d'orientation est nécessaire en Allemagne. "Les populistes de droite allemands sont toujours pires. Les pires de tous".

En revanche, le parti allié de la CSU, la CDU, n'exclut désormais plus une coopération avec les Verts. Début décembre, Friedrich Merz, le candidat à la chancellerie de la CDU/CSU, a déclaré au Bild Zeitung qu'il voyait plus de points d'accord avec les Verts qu'avec le SPD en matière de politique étrangère et de sécurité. Mais en matière de politique économique, il faut un changement de cap.

Actionnisme avec marketing de guérilla

Pendant ce temps, les Verts ont recours à des tactiques de marketing agressives. Sur la célèbre Siegestor, la porte de la Victoire à Munich, on pouvait voir une large projection du portrait de Habeck. Martin Huber de la CSU a qualifié cette initiative de scandaleuse sur le réseau social X. Pour lui, cette action est la preuve que les Verts sont des activistes, mais qu'ils ne sont pas capables de gouverner.

Sur la projection, on pouvait lire : "Chancelier de l'alliance. Une personne. Un mot". Selon la police, il n'y avait pas d'autorisation de la capitale bavaroise pour cela (et il n'y en aurait probablement pas eu).

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