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Pourquoi la génération Z boude les postes de cadre intermédiaire ?

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Par Alessio Dell'Anna & Mert Can Yilmaz
Publié le
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La majorité des jeunes se disent de plus en plus déçus par les postes d'encadrement intermédiaire. Voici pourquoi.

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La génération Z l'appelle le "conscious unbossing". Il s'agit de l'idée selon laquelle les fonctions d'encadrement intermédiaire seraient obsolètes et devraient être éliminées ou transformées.

Selon une enquête du cabinet de recrutement Robert Walters, 52 % des travailleurs de la génération Z ne souhaitent pas devenir cadres intermédiaires, (77% en France, 42% en Belgique et 30% en Suisse).

Pourquoi les GenZ refusent-ils les postes de cadres intermédiaires ?

Pour les membres de la génération Z, âgés de 13 à 28 ans, les inconvénients sont nombreux.

69 % d'entre eux estiment que les postes d'encadrement intermédiaire sont très stressants et peu gratifiants, ce qui signifie des horaires plus longs et davantage de responsabilités, avec peu ou pas d'augmentation de salaire en retour.

D'autres facteurs sont le faible pouvoir de décision (18 %) et l'évolution personnelle limitée (11 %).

Selon Lucy Bisset, directrice de Robert Walters North, les salariés qui accèdent à un poste de cadre intermédiaire voient souvent leur charge de travail augmenter considérablement, ils doivent être "toujours disponibles" pour ceux qu'ils dirigent et ils sont soumis à une pression constante pour atteindre les objectifs fixés.

"De nombreux jeunes professionnels sont moins intéressés par l'idée de gravir les échelons et ils ne sont pas les seuls concernés", ajoute-t-elle.

Dans l'ensemble, une étude réalisée en 2024 par Capterra a révélé que 71 % des cadres moyens admettaient se sentir débordés, stressés et épuisés.

Combien diraient non au management ?

Si 36 % des membres de la génération Z ont accepté d'assumer un rôle de cadre intermédiaire, 16 % d'entre eux sont catégoriques sur le fait qu'ils s'en abstiendront complètement.

"Cette réticence à accepter des postes de cadres intermédiaires pourrait causer des problèmes aux employeurs par la suite", déclare Lucy Bisset, directrice de Robert Walters North.

Interrogés sur la manière dont ils entendent faire évoluer leur carrière, 72 % des membres de la génération Z déclarent que le meilleur moyen est de se concentrer sur "le développement personnel et l'accumulation de compétences" plutôt que d'assumer un rôle de direction (28 %).

Les managers de plus en plus sur la sellette

Si les jeunes générations hésitent déjà à assumer des fonctions d'encadrement intermédiaire, des données récentes sur les licenciements pourraient les décourager encore davantage.

Le taux de licenciement des cadres supérieurs a considérablement augmenté, des entreprises comme Google, Amazon et Meta ayant toutes supprimé des postes d'encadrement intermédiaire en 2023 et 2024.

En 2023, le site d'information technologique The Verge a cité les propos de Mark Zuckerberg, patron de Meta : "Je ne pense pas que vous souhaitiez une structure de gestion qui se résume à des managers gérant des managers, gérant des managers, gérant des managers, gérant des managers, gérant les personnes qui font le travail".

Dans l'ensemble, les taux de licenciement du personnel occupant des postes subalternes ont diminué en comparaison.

Faire revivre l'encadrement intermédiaire au lieu de l'effacer

Seuls 14 % des professionnels de la génération Z pensent que la structure hiérarchique traditionnelle est encore adaptée.

Pourtant, 89 % des employeurs continuent de penser que les cadres intermédiaires jouent un rôle crucial dans leur organisation.

"Il est clair que les cadres intermédiaires restent un pilier de toute organisation", déclare Mme Bisset, "et pour que ces postes restent occupés, les employeurs doivent innover dans leurs stratégies afin de les rendre plus attrayants - en offrant plus d'autonomie, en évaluant régulièrement la charge de travail et en offrant des possibilités claires de perfectionnement."

L'adoption d'une "culture de l'indépendance" pourrait être la clé de la transformation de cette fonction, qui ne serait alors plus considérée comme "un intermédiaire inutile" de gestion, mais comme un "facilitateur" qui donne à ses équipes les moyens de prendre leurs propres initiatives.

Video editor • Mert Can Yilmaz

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