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L'industrie du champagne, déjà affaiblie, dans le collimateur de la guerre commerciale UE-USA

Des bouteilles de champagne sont en vente chez un négociant en vin alors que le président Donald Trump a menacé d'imposer des droits de douane de 200 % sur le vin européen, jeudi 13 mars 2025 à Ville d'Avray, en France.
Des bouteilles de champagne sont en vente chez un négociant en vin alors que le président Donald Trump a menacé d'imposer des droits de douane de 200 % sur le vin européen, jeudi 13 mars 2025 à Ville d'Avray, en France. Tous droits réservés  AP Photo/Christophe Ena
Tous droits réservés AP Photo/Christophe Ena
Par Sophia Khatsenkova
Publié le Mis à jour
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La menace de droits de douane tit-for-tat de 200 % du président Trump sur l'alcool de l'UE sème la panique dans l'industrie française du champagne, déjà affaiblie.

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L'industrie française du champagne se prépare à un coup dur après que le président américain Donald Trump a menacé jeudi d'imposer des droits de douane allant jusqu'à 200 % sur l'alcool européen si les nouveaux droits de douane de 50 % imposés par l'UE sur le bourbon n'étaient pas levés.

Les États-Unis sont le premier client de la France en matière d'exportations de champagne, avec 25 millions de bouteilles expédiées outre-Atlantique l'année dernière.

En 2024, la France a exporté pour 3,8 milliards d'euros de vins et de spiritueux vers les États-Unis, soit un quart de ses exportations totales.

La menace de Trump, dans une escalade "œil pour œil" de la guerre commerciale transatlantique, sème la panique parmi ceux qui travaillent dans le secteur du champagne déjà fragilisé.

Les ventes de champagne sont en baisse depuis plus de deux ans, car les consommateurs français et étrangers, lassés par l'inflation, réduisent leurs achats en raison de la hausse des prix.

Le nombre total d'exportations de champagne a diminué de près de 10 % l'année dernière. En France, la demande de cette boisson a également chuté de 8 %.

Les alternatives au champagne gagnent en popularité

La région du champagne est également confrontée au changement climatique et à des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les fortes chaleurs et les gelées précoces.

Cette situation a entraîné une baisse des récoltes pour les viticulteurs, ce qui a contribué à augmenter le prix du champagne.

C'est une tendance qu'Agnès Baracco, propriétaire d'un magasin de vins dans le nord-est de Paris, a remarqué ces dernières années.

"Je vends du champagne, mais depuis deux ans, les prix ont beaucoup augmenté et les clients se détournent", a-t-elle déclaré à Euronews.

"Lorsque j'ai ouvert la boutique il y a quinze ans, mon champagne le moins cher coûtait environ 20 euros. Aujourd'hui, je le vends à 27 euros parce que j'ai réduit ma marge bénéficiaire alors que je pouvais le vendre plus cher", a-t-elle expliqué.

Au lieu de cela, elle affirme que ses clients se tournent vers d'autres boissons à bulles, comme un pétillant de Vouvray qu'elle vend à environ 10 euros.

"C'est ma meilleure vente. Et comme par hasard, c'est le moins cher", s'exclame-t-elle.

D'autres produits plus abordables, tels que le prosecco italien, le cava espagnol et les vins pétillants français, menacent le secteur du champagne, tant sur le marché local qu'international.

L'heure du changement

Selon Jean-Marie Cardebat, économiste et expert de l'industrie du vin, le secteur du champagne a bien besoin de se réveiller.

"Il faut peut-être accepter le fait que le champagne, qui a bénéficié d'une forme de monopole pendant plusieurs décennies, n'est plus dans cette situation, que ce soit sur le marché français avec l'essor du crémant ou sur le marché international, avec le cava et le prosecco qui concurrencent désormais le champagne", a-t-il déclaré à Euronews.

"Je pense que la voie à suivre pour le secteur réside sans aucun doute dans une approche marketing légèrement renouvelée", a-t-il ajouté.

Pour l'instant, l'UE et la France ne semblent pas vouloir faire marche arrière dans cette querelle commerciale transatlantique.

La Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux a déclaré qu'elle en avait "assez d'être systématiquement sacrifiée" dans le sillage de la guerre commerciale.

Mais le ministre français du Commerce, Laurent Saint-Martin, a déclaré jeudi que son pays "riposterait".

"Nous ne céderons pas aux menaces et nous protégerons toujours nos industries", a-t-il écrit dans un message sur X.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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