Selon l'ancien président de la Commission européenne, les sanctions européennes à l'encontre de Moscou lient inévitablement l'UE aux négociations pour un accord de paix en ukraine.
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C'est sans objectif chiffré que s'est conclu le conseil européen organisé ce jeudi pour définir le soutien militaire de l'UE à l'Ukraine. À l'issue du sommet, José Manuel Barroso, s'est exprimé dans le journal présenté sur la chaîne anglaise d'Euronews, vendredi matin, considerant qu'il était "naturel" qu'il y ait des divergences entre les dirigeants des 27.
"Pouvez-vous me montrer un autre endroit au monde où 26 pays s'accordent sur autant de sujets que l'Union européenne ?" a demandé l'ancien président de la Commission européenne. "C'est une erreur totale de penser que parce qu'un ou deux pays ont des opinions différentes, l'Union européenne ne peut pas agir", a-t-il poursuivi.
Les sanctions à l'égard de Moscou, leviers de négociations
José Manuel Barroso a par ailleurs souligné le rôle, selon lui, essentiel de l'UE pour parvenir à une résolution mettant fin à la guerre en Ukraine. Si jusqu'à présent, l'UE a largement été exclue des pourparlers pour une paix entre Kiev et Moscou, l'ancien dirigeant européen a rappelé que le soutien militaire à l'Ukraine et les sanctions économiques de l'UE imposées à la Russie constituaient de véritables leviers de négociations avec Vladimir Poutine.
"Tôt ou tard, l'Union européenne interviendra parce qu'il n'y aura pas de paix sans l'Union européenne." a t-il déclaré. "Monsieur Poutine l'a déjà dit : il n'y aura pas de paix sans la levée des sanctions imposées par l'Union européenne."
Depuis le début de la guerre, il y a plus de trois ans, l'Union européenne a adopté 16 trains de sanctions d'une portée sans précédent pour tenter d'affaiblir le trésor de guerre du Kremlin.
Malgré l'opposition croissante de la Hongrie à ces mesures, de nouveau formulée lors du sommet des dirigeants européens à Bruxelles, l'UE est toujours parvenue à convaincre le premier ministre hongrois, Viktor Orbán, d'accepter de renforcer les sanctions - une décision qui requiert la bénédiction unanime de tous les États membres.
"J'étais à la Commission (européenne) en 2014 lorsque M. Orban s'opposait déjà aux sanctions contre la Russie. Mais malgré cette opposition, l'UE a adopté 16 paquets de sanctions", a commenté José Manuel Barroso.