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Turquie : un juge ordonne "l'incarcération pour corruption" du maire d'opposition d'Istanbul

Des feux d'artifice lancés par des manifestants explosent au-dessus de la police anti-émeute lors d'une manifestation contre l'arrestation du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, à Istanbul, Turquie, samedi 22 mars 2025.
Des feux d'artifice lancés par des manifestants explosent au-dessus de la police anti-émeute lors d'une manifestation contre l'arrestation du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, à Istanbul, Turquie, samedi 22 mars 2025. Tous droits réservés  Francisco Seco/Copyright 2025 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Francisco Seco/Copyright 2025 The AP. All rights reserved
Par Malek Fouda
Publié le Mis à jour
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Des milliers de manifestants exigent la libération du maire d'Istanbul, Ekrem İmamoğlu, dont l'incarcération vient d'être ordonnée par un juge.

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En Turquie, un juge a ordonné ce dimanche l’incarcération pour "corruption" d’Ekrem Imamoğlu, principal rival du président Recep Tayyip Erdoğan. L’opposant avait été amené la veille au soir au tribunal avec 90 coaccusés.

Cette nouvelle décision risque d’aggraver la colère qui traverse le pays. Samedi, une foule monstre a déferlé vers tribunal d'Istanbul où le maire, Ekrem İmamoğlu, était interrogé pour la deuxième fois par les autorités de la ville.

Un manifestant brandit le drapeau national turc lors d’une manifestation
Un manifestant brandit le drapeau national turc lors d’une manifestation Khalil Hamra/Copyright 2025 The AP. All rights reserved

Il a ensuite été transféré dans un tribunal pour y être interrogé par des procureurs.

Vendredi, le maire d'Istanbul avait également été interrogé pendant plusieurs heures sur les accusations de corruption portées contre lui, les procureurs l'accusant d'avoir exploité sa position à des fins lucratives. İmamoğlu a rejeté toutes les accusations lors des deux interrogatoires.

Les autorités ont interdit l'accès au palais de justice en érigeant des barricades sur les routes locales et en fermant les stations de métro avoisinantes. Des centaines de policiers et plus d'une douzaine de canons à eau ont été déployés pour sécuriser les environs, mais des milliers de manifestants ont réussi à se frayer un chemin jusqu'au bâtiment, où ils ont protesté à l'extérieur en scandant "Droits, loi, justice !"

Affrontement entre les manifestants et la police

Des affrontements ont éclaté entre la police et les manifestants à Istanbul samedi, lors d'une quatrième journée de manifestations à la suite de l'arrestation d’Ekrem Imamoğlu.

La police a fait usage de gaz poivré et lacrymogène pour disperser la foule et repousser des centaines de manifestants qui lançaient des fusées éclairantes, des pierres et d'autres objets sur les policiers.

Confrontation entre la police et des manifestants, à Istanbul, le 22 mars 2025
Confrontation entre la police et des manifestants, à Istanbul, le 22 mars 2025 Khalil Hamra/Copyright 2025 The AP. All rights reserved

Le bureau du gouverneur d'Istanbul a annoncé qu'il étendait l'interdiction de manifester jusqu'au 26 mars et a imposé des restrictions à l'entrée et à la sortie des véhicules considérés comme transportant des personnes "susceptibles de participer à des activités illégales" ou de manifester.

Erdogan accuse l'opposition d'inciter au chaos

Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, a accusé le Parti républicain du peuple de créer une atmosphère de tension et de chaos.

"Je crois qu'il est bon de rappeler une fois de plus que l'époque où l'on descendait dans la rue, où l'on emmenait avec soi les organisations de gauche, les extrémistes et les vandales, et où l'on menaçait la volonté nationale est désormais révolue", a déclaré le président turc. "L'époque où la politique et la justice étaient dirigées par la terreur de la rue appartient désormais au passé, tout comme l'ancienne Turquie."

Plus grande vague de protestations en Turquie depuis plus de dix ans

D'autres manifestants se sont rassemblés devant l'hôtel de ville d'Istanbul - le bureau désigné d'Ekrem Imamoğlu - où des manifestations ont eu lieu quotidiennement depuis l'arrestation du maire. Ces manifestations constituent la plus grande vague de protestation en Turquie depuis plus de dix ans.

Les manifestations ont été en grande partie pacifiques, mais un groupe de manifestants, qui tentait de franchir des barrages pour atteindre la place principale d'Istanbul, a lancé des fusées éclairantes, des pierres et d'autres objets en direction de la police.

Confrontation entre la police et des manifestants, à Istanbul, le 22 mars 2025
Confrontation entre la police et des manifestants, à Istanbul, le 22 mars 2025 Francisco Seco/Copyright 2025 The AP. All rights reserved
Confrontation entre la police et des manifestants, à Istanbul, le 22 mars 2025
Confrontation entre la police et des manifestants, à Istanbul, le 22 mars 2025 Khalil Hamra/Copyright 2025 The AP. All rights reserved

Le ministre turc de l'Intérieur, Ali Yerlikaya, déclare que 343 suspects ont été arrêtés lors des manifestations nationales qui ont eu lieu dans les grandes villes dans la nuit de vendredi à samedi. Il a également ajouté qu'"il n'y aura aucune tolérance pour ceux qui cherchent à violer l'ordre social, à menacer la paix et la sécurité du peuple, et à poursuivre le chaos et la provocation."

Les primaires présidentielles du CHP sont maintenues

L'arrestation d'Ekrem Imamoğlu est intervenue quelques jours avant qu'il ne soit désigné comme candidat à la présidence du Parti républicain du peuple (CHP), parti d'opposition, lors d'une primaire qui se tient ce dimanche.

Le président du CHP, Özgür Özel, a déclaré que la primaire, où environ 1,5 million de délégués peuvent voter, se déroulerait comme prévu.

Le parti d'opposition a également exhorté les citoyens à participer à une élection symbolique dimanche - par le biais d'urnes improvisées qui seront installées dans toute la Turquie - pour montrer leur solidarité avec Ekrem Imamoğlu.

Dans un tweet posté peu avant son arrivée au palais de justice, Ekrem Imamoğlu a exhorté le public à protéger les urnes pour les primaires de dimanche : "Noubliez pas : ils ont très peur de vous et de votre droit démocratique de voter." Dans un message précédent, il a qualifié son arrestation de "coup d'État" et a accusé le gouvernement d'exploiter le système judiciaire et d'aggraver l'économie en difficulté du pays.

Sources additionnelles • AP

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