Quatre des cinq partis élus au Groenland ont convenu jeudi de former une large coalition à la veille de la visite du vice-président américain J.D. Vance et de son épouse sur l'île arctique.
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Les législateurs groenlandais ont accepté jeudi de former un nouveau gouvernement, faisant ainsi front commun face aux menaces renouvelées du président américain Donald Trump d'annexer ce territoire semi-autonome du Danemark.
Quatre des cinq partis élus au Parlement du Groenland au début du mois ont accepté de former une coalition qui disposera de 23 des 31 sièges de la législature. L'accord devrait être signé vendredi, selon les médias locaux.
Cet accord intervient alors que Donald Trump a récemment réitéré son intention de prendre le contrôle de l'île arctique "d'une manière ou d'une autre".
Le vice-président américain J.D. Vance devrait arriver au Groenland vendredi. Il visitera la base spatiale américaine de Pituffik - qui soutient les opérations de surveillance et de défense antimissile - en compagnie de son épouse, Usha Vance.
Cette dernière devait initialement visiter la base seule, mais mercredi, le vice-président américain a annoncé qu'il l'accompagnerait pour ne pas la laisser "s'amuser toute seule".
Coopération "révolue" avec les États-Unis
Depuis la victoire surprise de sa formation de centre-droit aux élections du 11 mars, Jens-Frederik Nielsen, chef du parti Demokraatit, affirmait qu'une coalition urgente était vitale pour résister aux pressions américaines.
Le Premier ministre groenlandais sortant, Múte Bourup Egede, a quant à lui critiqué le voyage prévu du couple Vance, le qualifiant de "très agressif".
"Jusqu'à récemment, nous pouvions compter sur les Américains, qui étaient nos alliés et nos amis, et avec lesquels nous aimions travailler en étroite collaboration", a déclaré Múte Egede aux médias locaux.
"Mais ce temps est révolu, nous devons l'admettre, car les nouveaux dirigeants américains sont complètement et totalement indifférents à ce que nous avons défendu ensemble jusqu'à présent, parce qu'il ne s'agit plus que de prendre le contrôle de notre pays contre notre gré".
Donald Trump convoite le Groenland, un territoire autonome du Danemark, parce que l'île possède de riches gisements de minerais et se trouve à cheval sur des routes aériennes et maritimes stratégiques, alors que les États-Unis, la Russie et la Chine se disputent tous le contrôle de l'Arctique.
Vladimir Poutine n'est pas surpris par les intentions d'annexion américaines
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi que les pressions exercées par Donald Trump pour contrôler le Groenland n'étaient pas surprenantes compte tenu de l'intérêt que les États-Unis portent depuis longtemps à la plus grande île du monde.
S'exprimant lors d'un forum politique dans le port arctique de Mourmansk, Vladimir Poutine a rappelé que les États-Unis ont des vues sur le Groenland depuis le XIXe siècle et ont proposé de l'acheter au Danemark après la Seconde Guerre mondiale.
"Il est évident que les États-Unis continueront à promouvoir systématiquement leurs intérêts géostratégiques, militaro-politiques et économiques dans l'Arctique", affirme le président russe.
En tant que porte d'entrée nautique de l'Arctique et de l'Atlantique Nord vers l'Amérique du Nord, le Groenland a une valeur stratégique plus large, car la Chine et la Russie cherchent également à accéder à ses voies navigables et à ses ressources naturelles.
Vladimir Poutine a indiqué que la Russie s'inquiétait des activités de l'OTAN dans l'Arctique et qu'elle réagirait en renforçant ses capacités militaires dans la région polaire.
"Nous sommes certainement préoccupés par le fait que les membres de l'OTAN décrivent le Grand Nord comme une région de conflits possibles", a-t-il déclaré, notant que les voisins de la Russie, la Finlande et la Suède, ont rejoint l'alliance.
"Nous suivrons de près l'évolution de la situation et apporterons une réponse appropriée en augmentant notre capacité militaire et en modernisant notre infrastructure militaire", poursuit-il.
La Russie cherche à affirmer son influence sur de vastes zones de l'Arctique, en concurrence avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, car la diminution de la glace polaire due au réchauffement de la planète offre de nouvelles possibilités d'exploitation des ressources et ouvre de nouvelles routes maritimes.
La Chine s'intéresse également de plus en plus à cette région, qui recèlerait jusqu'à un quart du pétrole et du gaz non découverts de la planète.