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Après les attaques "coordonnées" de mardi, les prisons de nouveau ciblées ce mercredi

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, quitte le conseil des ministres hebdomadaire, mercredi 19 février 2025, au palais de l'Élysée à Paris.
Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, quitte le conseil des ministres hebdomadaire, mercredi 19 février 2025, au palais de l'Élysée à Paris. Tous droits réservés  Thibault Camus/Copyright 2025 The AP. All rights reserved.
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Par Euronews
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Dans la nuit de lundi à mardi, les prisons françaises ont été ciblées par plusieurs attaques. Ce mercredi, trois véhicules appartenant à des agents pénitentiaires ont été incendiées dans les Bouches-du-Rhône.

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Les attaques contre les prisons françaises se poursuivent. Ce mercredi 16 avril, trois véhicules appartenant à des personnels pénitentiaires ont été incendiés devant la prison de Tarascon (Bouches-du-Rhône). Les incendies se sont produit vers 5 h 20 du matin sur un parking "isolé, réservé aux personnels, grillagé et l'accès sécurisé par un digicode", a indiqué le procureur de Tarascon, Laurent Gumbau.

Dans la nuit du dimanche 13 au lundi 14 avril, sept véhicules ont été "détruits ou dégradés en raison d'un incendie" sur le parking de l'École nationale d'administration à Agen (Lot-et-Garonne), explique le parquet, relayé par France 3 Nouvelle-Aquitaine. Au moins 1 000 élèves avaient dû être évacués.

Cette même nuit, le véhicule d'une surveillante a été incendié à Réau (Seine-et-Marne). Des traces d'hydrocarbures ont également été retrouvées sur trois autres véhicules.

Le lendemain, dans la nuit du lundi au mardi, ce sont neuf centres pénitentiaires qui ont été pris pour cible. Dans la région parisienne, des véhicules ont été incendiés sur les parkings des maisons d'arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis) et de Nanterre (Hauts-de-Seine).

À Valence, deux autres voitures, appartenant à des surveillants ont été incendiées. "Le syndicat Ufap Unsa justice parle d'un individu encagoulé, venu en trottinette et qui a répandu un liquide" avant de mettre le feu, rapporte Ici Drôme Ardèche.

Même scénario à la maison d'arrêt de Nîmes (Gard), où trois personnes ont été filmées en train d'incendier des véhicules.

Au centre pénitentiaire d'Aix-Luynes, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), deux véhicules ont reçu le même sort. À Marseille, un véhicule a brûlé et dix autres ont été tagués près du service de la Protection judiciaire de la jeunesse, a assuré le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier.

Cette même nuit, la prison de Toulon a été visée par des tirs à l'arme automatique, selon le ministère. Le syndicat FO Justice évoque dans un post sur X "quinze impacts" sur la porte d'entrée.

Des attaques contre la lutte contre le narcotrafic ?

Le ministre de la Justice s'est rendu, mardi, s'est rendu à Toulon et a fait le lien entre ces nombreuses attaques et le narcotrafic, qu'il combat sans relâche. "Il y a une pression forte pour que l'État recule dans sa lutte contre le narcobanditisme. C’est une mauvaise nouvelle pour la République. Mais peut-être aussi qu’on a touché là où ça fait mal, avec des mesures qui stressent le monde de la criminalité organisée", a-t-il assuré.

"Il y a manifestement des gens qui essaient de déstabiliser l'État en intimidant", a réagi Gérald Darmanin.

Le garde des Sceaux avait annoncé, ces dernières semaines, d'accentuer la lutte contre le narcotrafic en isolant les trafiquants les plus dangereux. Mardi, il a révélé que les établissements de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) et de Condé-sur-Sarthe (Orne), retenus pour devenir les deux futures prisons de haute sécurité avaient reçu des menaces. "Ces intimidations ne marchent pas. Ce régime de détention fait sans doute peur aux trafiquants, mais ils le doivent à un seul homme : Mohammed Amra", a-t-il jugé.

Il a également fait part de son intention de créer des unités modulables afin de remédier à la surpopulation carcérale et créer une police pénitentiaire.

Enquêtes ouvertes

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé se saisir de l'enquête. Trois qualifications ont été retenues, dont l'association de malfaiteurs terroristes en vue de commettre des crimes.

À Toulon, l'enquête concerne aussi "une tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste commise sur une personne dépositaire de l'autorité publique", précise le parquet.

"Je me réjouis que le parquet national antiterroriste se soit saisi de l'affaire. Il a ouvert sur trois qualifications, dont l'association de malfaiteurs terroristes en vue de commettre des crimes. Ce sont des qualifications extrêmement graves et à la hauteur de l'attaque contre le service public pénitentiaire, c'est-à-dire une attaque terroriste", a également déclaré le ministre de la Justice.

Les procureurs ont souligné le "contexte sans précédent" des actions, les cibles choisies et la nature concertée des infractions commises dans au moins neuf endroits en France. Ils ont également souligné l'objectif de "troubler gravement l'ordre public par l'intimidation" revendiqué sur les médias sociaux par un groupe appelé "Défense des prisonniers français" (DDPF).

Cette inscription a été retrouvée dans de nombreux sites ciblés. Un groupe inconnu de Gérald Darmanin, qui a avoué "ne pas savoir très bien ce que DDFP signifie". Le groupe, qui communique sur Telegram, a assuré ne pas être "terroriste" mais souhaite "défendre les droits de l'Homme à l'intérieur des prisons".

Une réponse "implacable" voulue par Bruno Retailleau

"Tout cela semble coordonné et manifestement en lien avec la stratégie contre le narcobanditisme du ministre", estime une source proche du dossier.

"La République est confrontée au narcotrafic et prend des mesures qui vont déranger profondément les réseaux criminels. Elle est défiée et saura être ferme et courageuse", a commenté Gérald Darmanin sur X.

Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a lui déclaré sur X : "La réponse de l’Etat devra être implacable. Ceux qui s’en prennent aux prisons et aux agents ont vocation à être enfermés dans ces prisons et surveillés par ces agents."

Il a demandé aux préfets de «renforcer sans délai la protection des agents et des établissements»

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