La Première ministre italienne Giorgia Meloni est le première dirigeante de l'UE à se rendre aux États-Unis depuis que Donald Trump a annoncé, puis suspendu, des droits de douane de 20 % sur les exportations européennes.
La Première ministre italienne est à Washington pour une rencontre prévue avec le président américain Donald Trump, ce jeudi 17 avril.
Giorgia Meloni mettra à l'épreuve sa capacité à jeter un pont entre l'UE et les États-Unis, elle sera la première dirigeante européenne à rencontrer le président américain en tête-à-tête depuis qu'il a annoncé puis suspendu les droits de douane de 20 % sur les exportations européennes.
La cheffe du gouvernement italien a obtenu cette rencontre à un moment critique de la guerre commerciale en tant que dirigeante de l'Italie, mais elle a aussi été, en quelque sorte, "adoubée" pour représenter l'Union européenne. Elle a été en contact étroit avec la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, avant son voyage, et "les contacts sont [...] étroitement coordonnés", a fait savoir cette semaine une porte-parole de la Commission.
"Nous savons que nous vivons un moment difficile", a précisé Giorgia Meloni cette semaine à Rome. "Il est certain que je suis parfaitement consciente de ce que je représente et de ce que je défends", a-t-elle ajouté.
Toutefois, la cheffe de file du gouvernement italien n'a aucun mandat pour négocier les tarifs douaniers au nom de l'Union européenne.
Un test pour le rôle de l'Italie en Europe
En tant que chef du parti d'extrême droite "Frères d'Italie", elle est idéologiquement alignée avec Trump sur des questions telles que la limitation de la migration, la promotion des valeurs traditionnelles et le scepticisme à l'égard des institutions multilatérales. Cependant, des différences significatives existent, notamment en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine.
Selon Raffaele Marchetti, professeur de relations internationales à l'université Luiss de Rome, "la possibilité d'obtenir des concessions est limitée". Selon lui, cela pourrait "poser un problème" car "les Européens exigeront un retour d'information sur la visite".
Selon cet expert, les sujets à l'ordre du jour sont l'économie, le secteur industriel et la défense.
"Giorgia Meloni proposera une augmentation des dépenses militaires, ce qui profitera aux usines américaines ", a-t-il ajouté.
Cela pourrait entrer en conflit avec les plans de défense de l'UE, qui devraient plutôt se concentrer sur la protection de l'industrie européenne de la défense.
La Première ministre italienne, qui soutient l'accord tarifaire "zéro pour zéro" proposé par l'UE sur les biens industriels avec les Etats-Unis, devrait mettre en avant la force des relations bilatérales entre Rome et Washington et les liens économiques étroits entre les deux pays - d'autant plus que les Etats-Unis sont le plus grand marché commercial de l'Italie en dehors de l'UE.