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Von der Leyen et Trump : une rencontre au "bon moment", avec l'accord commercial prêt

Ursula von der Leyen et Donald Trump ont convenu de se rencontrer.
Ursula von der Leyen et Donald Trump ont convenu de se rencontrer. Tous droits réservés  Associated Press.
Tous droits réservés Associated Press.
Par Jorge Liboreiro
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La Commission européenne espère organiser une rencontre entre Ursula von der Leyen et Donald Trump une fois que les négociations commerciales auront abouti.

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Ursula von der Leyen et Donald Trump chercheront à se rencontrer au "bon moment", lorsqu'un accord visant à résoudre les tarifs douaniers imposés par le président américain sera sur la table et prêt à être signé, a déclaré la Commission européenne.

L'engagement de se rencontrer a été pris samedi lors des funérailles du pape François, lorsque les deux dirigeants ont partagé ce qui a été décrit comme une "brève interaction".

Cette conversation a rompu une longue période de silence qui avait alarmé Bruxelles et les États membres et laissé des discussions cruciales entre les mains de fonctionnaires de rang inférieur.

Avant leur rencontre au Vatican, la présidente de la Commission n'avait pas parlé à Trump depuis son retour à la Maison-Blanche. Le président américain a toutefois accueilli d'autres dirigeants européens dans le bureau ovale, comme l'Italienne Giorgia Meloni et l'Irlandais Micheál Martin.

"Il n'y a pas de date, pour le moment, pour une telle rencontre", a déclaré Paula Pinho, porte-parole en chef de la Commission, lundi.

"Un intérêt a été exprimé. Le bon moment pour cela sera lorsqu'il y aura un paquet à convenir au niveau des deux présidents".

Ce paquet est censé couvrir un "certain nombre de questions", notamment les droits de douane, qui font actuellement l'objet de négociations au niveau technique, a expliqué Mme Pinho.

L'objectif de la Commission est de faire avancer les discussions techniques, de les étoffer et de les transformer en un accord spécifique qui pourra être présenté à von der Leyen et à Trump.

Aucun autre détail sur la future réunion, comme un éventuel lieu, n'a été fourni.

"Lorsque le moment sera venu d'avoir une discussion et un accord au niveau des deux présidents, au plus haut niveau entre les États-Unis et l'Union européenne, ce sera le bon moment pour se rencontrer", a déclaré le porte-parole.

Les droits de douane radicaux de Trump ont visé pratiquement tous les pays du monde.

L'UE, une puissance exportatrice, a été frappée d'un taux de 20 % sur toutes les marchandises, un chiffre que les fonctionnaires de Bruxelles ont qualifié de "ni crédible ni justifié". Séparément, la Maison-Blanche a imposé des droits de douane élevés de 25 % sur les importations d'acier, d'aluminium et de véhicules, et a menacé de faire de même avec les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques.

À la suite d'un effondrement des marchés boursiers et d'une forte hausse des rendements obligataires américains, Donald Trump a fait volte-face et a accepté de suspendre pendant 90 jours les "droits de douane réciproques" qu'il avait lui-même décrétés. En conséquence, le prélèvement de 20 % a été réduit à 10 %, tandis que le droit distinct de 25 % est resté en place.

Ursula von der Leyen a répondu en reportant, également de 90 jours, la première série de contre-mesures de l'UE, qui devaient viser près de 21 milliards d'euros de produits fabriqués aux États-Unis.

"Nous voulons donner une chance aux négociations", a-t-elle déclaré au début du mois, tout en réitérant son offre d'un accord tarifaire "zéro pour zéro" sur tous les produits industriels.

Dans l'ombre quant au but de Trump

La suspension mutuelle a ouvert une fenêtre d'opportunité que Bruxelles souhaite saisir.

Mais malgré les efforts déployés pour maintenir un dialogue constant avec la Maison-Blanche, la Commission, qui a la compétence exclusive de déterminer la politique commerciale de l'Union, reste dans l'ignorance de ce que pourrait être exactement la finalité du jeu de Trump et des concessions qui pourraient être nécessaires pour le faire changer d'avis.

Les fonctionnaires soupçonnent le républicain d'être tiraillé entre ses objectifs de rééquilibrage des relations commerciales, de création d'une nouvelle source de revenus grâce à la perception de droits de douane élevés et de promotion de la réindustrialisation de l'Amérique, sans savoir exactement lequel privilégier.

Bien que Trump ait exprimé sa volonté de rencontrer des représentants d'autres nations et de conclure des accords "équitables", il campe sur ses positions et défend sa politique perturbatrice.

"Je pense que le plan tarifaire fonctionne très bien. Nous remettons les pendules à l'heure. Nous allons rendre notre pays très riche. Très, très riche. C'est déjà le cas", a-t-il déclaré la semaine dernière.

L'insistance de la Maison-Blanche sur le fait que les "barrières non-tarifaires" devraient également être discutées dans le cadre d'un accord complique encore les choses. Washington a pointé du doigt la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), les normes de sécurité alimentaire et les réglementations relatives aux grandes entreprises technologiques.

Bruxelles soutient qu'aucune de ces questions n'est liée aux flux commerciaux et qu'elles devraient donc être exclues de tout compromis. L'idée de découpler l'UE de la Chine pour gagner les faveurs de Trump a également été écartée.

Scott Bessent, le secrétaire américain au Trésor, a qualifié le chaos provoqué par les droits de douane d'"incertitude stratégique" et a exhorté les pays à supprimer toutes les barrières commerciales.

"Vous ne pouvez pas dire à la personne qui se trouve de l'autre côté de la négociation où vous allez finir et personne n'est mieux placé que le président Trump pour créer cet effet de levier", a déclaré M. Bessent à ABC au cours du week-end.

"Il a montré les droits de douane élevés, et ça, c'est le bâton. Voilà où les droits de douane peuvent aller. Et la carotte, c'est : "Venez à nous. Supprimez vos droits de douane. Supprimez vos barrières commerciales non-tarifaires. Cessez de manipuler votre monnaie. Cessez de subventionner le travail et le capital, et nous pourrons alors discuter".

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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