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Regain d’intérêt pour la nouvelle “route des épices” 

European Commission president Ursula von der Leyen, US president Joe Biden and Indian Prime Minister Narendra Modi attend the G20 summit in New Delhi, India, Sept.9, 2023.
European Commission president Ursula von der Leyen, US president Joe Biden and Indian Prime Minister Narendra Modi attend the G20 summit in New Delhi, India, Sept.9, 2023. Tous droits réservés  Evelyn Hockstein/AP
Tous droits réservés Evelyn Hockstein/AP
Par Amandine Hess
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Entravé par la guerre à Gaza, le projet du corridor économique Inde-Moyen-Orient-États-Unis (IMEC) prend de l'essor avec le retour de Donald Trump au pouvoir et la guerre commerciale entre Washington et Pékin.

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Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ont remis sur le devant de la scène le corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe (IMEC).  

Officialisé en 2023 lors d’un sommet du G20 à Delhi, ce projet de couloir logistique a pour but de fluidifier les échanges de marchandises, d’énergie et de données. 

Cette nouvelle voie commerciale relierait l'Europe à l’Inde via Israël et les monarchies du Golfe en contournant le canal de Suez. 

"Nous avons plus que jamais besoin d’un corridor comme celui-là, parce que nous devons non seulement faire face aux problèmes que nous avons avec la Chine, mais aussi faire face au fait que nous sommes maintenant en concurrence régionale entre les États-Unis, la Chine et l’Europe", déclare à Euronews Morten Løkkegaard, eurodéputé danois (Renew Europe).

"La production en Inde est beaucoup plus proche de l’Europe que la Chine", ce qui permettrait de réduire les délais de livraison, ajoute Niels Flemming Hansen, eurodéputé danois (PPE) et vice-président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec l'Inde.

Plusieurs points d'entrée en Europe sont sur la table : le port du Pirée en Grèce, le port de Marseille en France et le port de Trieste en Italie.

"Nous ne devrions pas penser à IMEC comme une ligne mais comme un réseau de sorte que sa propre résilience et sa capacité à résister aux perturbations seraient considérablement augmentées si elles s’appuyaient sur différents points d’entrée", estime Alberto Rizzi, chercheur en politique au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), avant d'ajouter que"la France semble devancer les autres partis européens".

Concurrence à la Chine ?

Tous les pays participants n’ont pas les mêmes motivations, estime le chercheur. Outre un meilleur accès aux marchés européens et à ceux du Golfe, l’Inde cherche une manière d’échapper à la stratégie d’encerclement de la Chine.  

Les monarchies du Golfe y voient l'opportunité de se positionner au centre des futurs échanges de marchandises et d’énergie, ajoute-t-il.  

De son côté, l’Union européenne cherche d'après lui à réduire sa dépendance à l'égard de la Chine selon la stratégie du "de-risking".

"C’est aussi une façon d’amener non seulement la plus grande démocratie du monde, mais aussi le pays le plus peuplé et le potentiel d'un énorme partenaire commercial et industriel, qui est l’Inde, de plus en plus près de l’orbite européenne", ajoute Alberto Rizzi.

Si la nouvelle route des épices est vue comme un moyen de concurrencer le projet des nouvelles routes de la Soie initié par Pékin, le chercheur doute de sa capacité à rivaliser avec le corridor économique chinois.

"Nous ne devrions pas considérer l’IMEC comme un concurrent parce que la nouvelle route de la soie est une initiative mondiale de la Chine qui englobe essentiellement le monde entier, alors que l’IMEC a une dimension régionale clé", précise le chercheur.

"Nous ne devrions pas voir, surtout dans le cas des pays du Golfe, l’engagement sur IMEC comme une façon de fermer la porte à la Chine", insiste-t-il.

Si le projet de la nouvelle route des épices a été ralenti par la guerre à Gaza, il semble à présent bénéficier d’un regain d’intérêt.  

L’Union européenne et les pays du Golfe ne sont pas les seuls à courtiser le géant asiatique. Les États-Unis sont également sur le pont, comme en témoigne le récent voyage du vice-président américain J.D. Vance en Inde en vue de négocier un accord commercial bilatéral entre Washington et New Delhi.

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