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"Je suis un euro-réaliste", assure le vainqueur du 1ᵉʳ tour de la présidentielle roumaine, George Simion, sur euronews

George SImion, leader du parti AUR et candidat à la présidence, à Bucarest, le 6 mai 2025
George SImion, leader du parti AUR et candidat à la présidence, à Bucarest, le 6 mai 2025 Tous droits réservés  Euronews Romania
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Par Andra Diaconescu
Publié le Mis à jour
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Dans un entretien exclusif avec Euronews et Euronews Roumanie, le leader du parti d'extrême droite AUR a déclaré qu'il restait favorable à l'adhésion du pays à l'UE et à l'OTAN, mais qu'il souhaitait une Europe des nations et non un bloc global.

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George Simion s'est imposé comme le favori pour devenir le prochain président de la Roumanie, en obtenant 40,5 % des voix lors du premier tour de scrutin qui s'est tenu dimanche.

Deux jours après sa victoire, lors d'une interview conjointe avec Euronews et Euronews Roumanie, Simion s'est montré optimiste quant à ses chances et a fait preuve d'une grande clarté quant à ses politiques.

Il n'est ni eurosceptique ni pro-russe, et il est fatigué des injures incessantes, en particulier de l'étranger, a-t-il souligné.

"Je suis un euro-réaliste", a déclaré M. Simion à Euronews. "Nous voulons une Europe des nations, et je suis la personne qui s'est le plus battue contre la propagande russe avant d'entrer en politique".

Ce qui le différencie de l'UE, c'est son point de vue sur l'Ukraine. Pourtant, il n'est pas tombé dans un quelconque sentiment anti-ukrainien, a expliqué M. Simion. Il s'agit, pour lui, de patriotisme et de protection des intérêts de la minorité roumaine vivant dans le pays, tout simplement.

"Nos problèmes avec l'Ukraine ne sont pas liés à la haine, à l'opposition à quelque chose. Il s'agit d'Ukrainiens qui doivent respecter les traités internationaux et les droits des minorités nationales", a-t-il déclaré.

"Nous avons un demi-million de roumanophones en Ukraine, et ils n'ont pas le droit d'aller à l'école ou à l'église", affirme-t-il - mais à tort.

En fait, il existe des dizaines d'écoles de langue roumaine et de nombreuses paroisses de l'Église orthodoxe roumaine en Ukraine. Selon le dernier recensement, l'Ukraine comptait 151 000 Roumains, et non un demi-million. Il se peut pourtant que Simion aurait inclus dans ses calculs les Moldaves roumanophones (encore 258.600 personnes).

Egalement, il existe une centaine de paroisses orthodoxes roumanophones en Ukraine, principalement dans les régions de Tchernivtsi, Transcarpathie et Odessa. Les paraphyses roumaines de Bukovyna adhèrent depuis longtemps au nouveau calendrier julien.

Mais, dans son esprit, il n'y a aucun doute sur qui est à blâmer pour la guerre en Ukraine, ou qui peut être l'artisan de la paix, dit-il.

"Notre position à l'égard de la guerre russe est très claire. C'est une guerre russe contre l'Ukraine, contre tous les traités internationaux, et nos espoirs et nos prières vont vers une solution pacifique de l'administration Trump dans cette région, car l'escalade du conflit n'est pas la solution", explique M. Simion.

Auparavant, l'Ukraine avait interdit à Simion d'entrer dans le pays, l'accusant d'activités anti-ukrainiennes et de diffusion de désinformation. Ce partisan des idées nationalistes radicales sur la « Grande Roumanie » appelle à l'annexion de la Moldavie et d'une partie de l'Ukraine. Il est également interdit d'entrée en Moldavie. Kyiv et Chisinau le soupçonnent également d'entretenir des liens avec le FSB russe.

"Il est probable qu'après ma victoire, le 19 mai, ces fausses interdictions disparaîtront parce qu'il est dans l'intérêt de Chisinau et de Kyiv de travailler avec nous. Je veux travailler avec eux sur plusieurs sujets et je veux avoir de bonnes relations de voisinage".

Lorsqu'on lui a demandé si la Roumanie continuerait à soutenir l'Ukraine, qui se défend contre la guerre totale menée par la Russie depuis maintenant quatre ans, ou si Bucarest mettrait cela en veilleuse, George Simion a été clair.

"Il ne s'agit pas d'une obligation pour autant que je sache, et je n'aiderai pas l'Ukraine tant que celle-ci ne parviendra pas à respecter le droit des Roumains vivant sur le territoire souverain de l'Ukraine", a-t-il déclaré.

Cela signifie-t-il que la Roumanie va retirer son soutien ? Simion répond par l'affirmative.

"Je l'ai dit à plusieurs reprises. La solution est un cessez-le-feu et des négociations de paix, une désescalade du conflit et nous devons suivre les intérêts de la nation roumaine, pas ceux d'autres nations qui ne font pas partie de l'Union européenne et de l'OTAN. Et l'OTAN est une alliance défensive", a-t-il souligné.

Pour Simion, l'avenir de la Roumanie est étroitement lié à celui de l'UE, alors qu'il n'y a aucune chance que son pays quitte l'OTAN sous sa direction, a-t-il souligné.

"Pour nous, être membre de l'OTAN est vital. Nous avons fait beaucoup de sacrifices pour être admis à l'OTAN. Nous avons beaucoup investi et nos dépenses en matière de défense sont assez importantes".

"Nous voulons donc être, avec la Pologne et les États baltes, le flanc oriental de l'OTAN, et nous voulons investir davantage dans nos dépenses de défense. Nous voulons une OTAN dirigée par les États-Unis", a-t-il conclu.

Sources additionnelles • euronews en russe, adaptation : Serge Duchêne

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