Cette visite intervient une semaine après les affrontements entre les forces loyalistes et des combattants de la minorité druze, qui ont fait près de 100 morts.
Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed al-Charaa, se rend à Paris mercredi pour s'entretenir avec le président Emmanuel Macron. Il s'agit de son premier voyage en Europe depuis sa prise de fonction en janvier et d'une ouverture possible vers des liens plus larges avec les pays occidentaux.
Ahmed al-Charaa a pris le pouvoir après que son groupe islamiste, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a mené une offensive éclair qui a renversé l'ancien président de longue date, Bachar al-Assad, en décembre.
Bachar Al-Assad, membre de la minorité alaouite de Syrie, a gouverné pendant plus de vingt ans et s'est réfugié en Russie après avoir été renversé.
Le palais de l'Élysée a déclaré que M. Macron réaffirmerait le soutien de la France à "une Syrie libre, stable, souveraine et respectueuse de toutes les composantes de sa société", tout en soulignant l'importance de la stabilité régionale et de la lutte contre le terrorisme.
Cette visite intervient dans un contexte de nouvelle effusion de sang , une semaine après les affrontements entre les forces loyales à Ahmed al-Charaa et les combattants de la minorité druze, qui ont fait près de 100 morts.
Ces affrontements ont fait suite à des violences antérieures dans la région côtière de la Syrie entre des tireurs sunnites et des membres de la minorité alaouite à laquelle appartient Bachar al-Assad. Ces combats ont fait plus de 1 000 morts, dont de nombreux civils alaouites tués lors d'attaques de représailles.
Les minorités religieuses de Syrie, notamment les alaouites, les chrétiens et les druzes, craignent d'être persécutées par le gouvernement majoritairement sunnite. Ahmed al-Charaa a promis à plusieurs reprises que tous les Syriens seraient traités sur un pied d'égalité, indépendamment de leur religion ou de leur appartenance ethnique.
La guerre civile, qui dure depuis 14 ans, a fait près d'un demi-million de morts et des millions de déplacés. Les infrastructures syriennes sont en ruine et les sanctions internationales restent un obstacle majeur à la reconstruction.
La visite à Paris est suivie de près, car elle pourrait constituer un test de la volonté de l'Europe de s'engager auprès des nouveaux dirigeants syriens.
L'administration Trump n'a pas encore officiellement reconnu le nouveau gouvernement syrien dirigé par al-Sharaa et HTS reste une organisation terroriste désignée par les États-Unis.
Les sanctions imposées à Damas sous Assad restent en place. Toutefois, Washington a assoupli certaines restrictions en janvier lorsque le Trésor a délivré une licence générale, valable six mois, autorisant certaines transactions avec le gouvernement syrien, notamment certaines ventes d'énergie et certains transferts accessoires.
L'Union européenne a commencé à assouplir ses sanctions, suspendant les mesures visant les secteurs du pétrole, du gaz et de l'électricité en Syrie, ainsi que les restrictions en matière de transport et de banque.
Fin avril, le gouvernement britannique a annoncé qu'il levait les sanctions imposées à une douzaine d'entités syriennes, dont des ministères et des médias publics.