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Pourquoi les expulsions d'immigrés au Portugal vont-elles augmenter ?

La plupart des immigrants rejetés du Portugal sont originaires du sous-continent indien.
La plupart des immigrants rejetés du Portugal sont originaires du sous-continent indien. Tous droits réservés  Armando Franca/Copyright 2025 The AP. Tous droits réservés
Tous droits réservés Armando Franca/Copyright 2025 The AP. Tous droits réservés
Par Joana Mourão Carvalho
Publié le
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Après avoir mis fin au mécanisme des manifestations d'intérêt l'année dernière, le gouvernement portugais fait état d'une augmentation significative des rejets de demandes de régularisation.

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Le Portugal compte aujourd'hui officiellement 1 546 521 immigrés, un nombre qui augmente de quelque 100 000 chaque année.

Cet influx de population comble les besoins du pays en main-d'œuvre, stimule la consommation et renforce les comptes de la sécurité sociale. En 2024, les immigrés ont apporté à la sécurité sociale un solde positif de 3,6 milliards d'euros et représenté 12,4 % du total des cotisations.

Si les prévisions de croissance se confirment, la population étrangère représentera bientôt environ 15 % des 10,6 millions de résidents enregistrés au Portugal, soit quatre fois plus qu'en 2017.

Fin du mécanisme des manifestations d'intérêt

Lorsque le gouvernement de l'Alliance démocratique a pris ses fonctions il y a 11 mois, il a hérité de plus de 400 000 affaires concernant des citoyens immigrés au Portugal.

En juin de l'année dernière, le ministre de la Présidence, António Leitão Amaro, a créé une structure de mission pour accélérer le processus, qui a déjà permis de prendre en charge plus de 220 000 immigrants dans tout le pays.

Ce groupe de travail était l'une des 41 mesures du plan d'action sur les migrations, annoncé le 3 juin de l'année dernière. La première opération consistait à mettre fin au mécanisme des manifestations d'intérêt, mis en place en 2017 par le gouvernement d'António Costa.

Cette procédure permettait à tout étranger d'entrer au Portugal et de demander sa régularisation dans le pays, à condition d'être inscrit et en règle avec la Sécurité sociale et d'avoir un contrat de travail.

Jusqu'alors, c'était le moyen le plus utilisé pour rester au Portugal et le gouvernement a estimé qu'il contribuait à un manque de contrôle de l'immigration. Un rapport d'évaluation sur la gestion des migrations au Portugal indique que plus d'un million de manifestations d'intérêt ont été enregistrées dans le pays depuis 2017.

Depuis la révocation du régime des manifestations d'intérêt, le 3 juin 2024, le flux d'entrées au Portugal a diminué de 59 %.

"Le flux d'entrées de citoyens étrangers en vue de l'obtention d'un permis de séjour est passé de 156 951 au premier semestre 2024 à 64 848 au second semestre 2024", peut-on lire dans le rapport présenté par le gouvernement en avril.

Par ailleurs, depuis septembre de l'année dernière, sur les 446 921 manifestations d'intérêt en attente, 261 101 personnes ont été enregistrées et 241 183 ont déjà été reçues en personne. 177 026 immigrants n'ont en revanche pas répondu aux contacts de l'AIMA et leurs dossiers ont été annulés.

Renvoi des étrangers en situation irrégulière

Parmi les plus de 440 000 dossiers en cours de traitement, 18 000 ont déjà reçu une réponse négative, dont 4 579 décisions de rejet définitives.

Près de 3 780 demandes ont été rejetés parce que les migrants concernés se trouvaient en situation irrégulière dans un autre État membre de l'Union européenne. La décision de rejet définitive leur donne entre 10 et 20 jours pour quitter le pays volontairement, sous peine d'être visé par une procédure d'éloignement forcé.

Notifications de départ volontaire entre 2016 et 2025
Notifications de départ volontaire entre 2016 et 2025 DR

Quelque 75 % (13 393) des 18 000 demandes rejetées proviennent d'immigrants du sous-continent indien (principalement de l'Inde et du Bangladesh, suivis par le Pakistan, le Népal et le Sri Lanka).

Moins de 2,5 % (449) sont originaires des pays africains de langue portugaise, tandis que 7 % (1 209) sont originaires d'autres pays africains non lusophones, notamment du Maghreb. Le reste provient d'Amérique latine et d'Asie.

La décision du gouvernement de durcir sa politique migratoire en pleine campagne électorale a été comparée à la politique de Donald Trump, l'opposition accusant le gouvernement de Luís Montenegro de "propagande électorale".

Pour sa défense, le gouvernement affirme que la Commission européenne demande depuis plusieurs années au Portugal de renforcer sa capacité de retour et qu'elle "a évalué le Portugal de manière très négative sur ce paramètre lors de l'évaluation Schengen".

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