Cette commémoration a permis de donner la parole à des anciens combattants et à des témoins directs des horreurs de la guerre, qui se font de moins en moins nombreux.
La France a commémoré, jeudi 8 mai, le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et la capitulation de l'Allemagne nazie. Une fois n'est pas coutume, c'est en fin d'après-midi qu'a eu lieu la cérémonie.
Pour la première fois depuis le 11 novembre 2018 dans de telles circonstances, Emmanuel Macron a pris la parole, rappelant l'importance de se battre pour la victoire. "Nous n'aurons jamais fini de défendre la paix. Nous n'aurons jamais fini. Et si certains le pensaient, ces dernières années en Europe et dans le monde nous l'ont rappelé", a-t-il assuré, faisant alors référence à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui fait réapparaître le spectre de la guerre aux portes de l'Europe.
Le président de la République a ensuite déposé une gerbe de fleurs au pied de l'Arc de Triomphe, puis a ravivé la flamme sur la tombe du soldat inconnu.
L'inquiétude de se retrouver seul
Mais alors que la France a rendu hommage aux millions de personnes qui se sont battues et qui, pour beaucoup, sont tombées, une triste réalité apparaît : "Malheureusement, je constate que nous sommes de moins en moins nombreux", a déclaré Marcjanna Marcinkowski, 89 ans, qui n'avait que neuf ans lorsque Paris a été libéré de l'occupation nazie en 1944. "C'est une véritable préoccupation, car se retrouver bientôt seuls est quelque chose qui me trouble beaucoup", a-t-elle ajouté.
Cette dernière craint même que les leçons de la guerre ne se perdent au fil des années. "J'ai l'impression que ces leçons sont déjà oubliées. Dans les écoles, nous avons complètement arrêté de parler de la Seconde Guerre mondiale et de la Première Guerre mondiale", a-t-elle regretté.
"Je me battrai pour la paix", assure ce vétéran
Marcjanna Marcinkowski se dit même "très inquiète de ce qui va se passer maintenant avec ce cinglé de Vladimir Poutine et cet abruti fini qu'est Donald Trump".
Alors qu'en Ukraine, aucune issue ne semble convaincre Kyiv et Moscou, malgré les nombreuses tentatives de négociations, les anciens combattants estiment que l'histoire est sur le point de se répéter. "Je suis très attaché à la paix. Il faut faire tout son possible pour que les peuples ne s'entretuent pas", a assuré Jean Yaghlekdjian, un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale âgé de 101 ans.
Ce dernier dit avoir vu "trop de gens mourir de la manière la plus atroce qui soit. Des femmes, des enfants", souffle-t-il. "Je me battrai pour la paix de toutes mes forces", répète ce vétéran.