Le commissaire européen en charge de l’Agriculture a présenté cette semaine son plan de simplification pour aider les agriculteurs. Christophe Hansen a apporté des précisions sur cette stratégie lors d’une rencontre organisée par Euronews.
Après la présentation, c'est l'heure de l'explication de texte pour le commissaire européen en charge de l'Agriculture. Christophe Hansen a présenté mercredi ses propositions de simplification pour le secteur. L'objectif est de réduire les charges administratives pour les exploitants, mais aussi pour les Etats membres.
Lors d’une rencontre organisée par Euronews dans la foulée de ses annonces, le Luxembourgeois a apporté des précisions. Pour Christophe Hansen, cette stratégie doit servir tous les acteurs.
"Ce qui est ressenti comme une charge administrative sur l'exploitation ce n'est pas seulement la PAC (Politique agricole commune), il y a aussi la législation environnementale, la législation sanitaire, souvent aussi la législation nationale ou régionale, donc je pense que tout le monde doit contribuer à réduire cette bureaucratie", précise le commissaire.
Ce choc de simplification doit permettre d'économiser 1,58 milliard d’euros par an aux agriculteurs et 210 millions d'euros aux autorités nationales. Ce paquet de mesures vise en particulier les petites exploitations et les productions bio dont le rôle est essentiel pour l’activité économique des zones rurales.
Le plan propose des exemptions aux règles environnementales, appelées aussi conditionnalités. Christophe Hansen précise que ce paquet ne veut pas réformer le secteur mais simplement ajuster certaines règles. Il prend l’exemple des prairies.
"À l'heure actuelle, si les prairies restent en place pendant plus de cinq ans, elles deviennent des prairies permanentes. Il s'agit alors d'une dévaluation de ces terres agricoles, car elles ne peuvent plus être utilisées comme terres arables. Au bout de quatre ans et quelques, les agriculteurs labourent pour préserver ce statut", explique le commissaire.
"Pour moi, cela a plus de valeur si l'herbe reste sept ans plutôt que cinq ans. Il s'agit donc d'un progrès environnemental. C'est l'applicabilité (des règles) qui change", ajoute-t-il.
Flexibilité et soutien financier
La Commission veut aussi aider les petits agriculteurs à obtenir une aide financière dans le but de renforcer la compétitivité des exploitations. L’institution envisage une offre simple qui pourrait atteindre jusqu'à 50 000 euros.
Le commissaire souhaite également développer la numérisation du secteur. Christophe Hansen évoque par exemple un portefeuille numérique pour faciliter les vérifications.
"J'ai, en tant qu'exploitation agricole, mon portefeuille numérique et si l'administration de l'eau a besoin de savoir quelque chose sur mes terres, elle peut se tourner vers ce portefeuille. "
Christophe Hansen répète vouloir rendre le métier de nouveau attractif et aider les professionnels.
"Il est très important que nous réduisions le stress de nos agriculteurs, car actuellement tout dépend de l'État membre. Ils doivent faire face à cinq, six, sept contrôles par an, ce qui cause un stress énorme à nos agriculteurs", insiste le commissaire.
"C'est pourquoi nous voulons également réduire ces contrôles et les États membres sont également tenus d'agir. Nous voulons réduire le nombre de contrôles à un seul par an", poursuit-il.
Les ONG de défense de l'environnement estiment que cette simplification menace les objectifs environnementaux du secteur agricole. Une critique rejetée par le commissaire.
Christophe Hanser n’oublie pas non plus la colère en 2024 des agriculteurs et les nombreuses manifestations qui ont eu lieu à travers l'Europe. Il cherche donc à répondre à l'inquiétude des professionnels qui dénoncent une réglementation européenne trop contraignante.
Ce plan de simplification n'est toutefois qu'une première étape. La Commission compte présenter de nouvelles mesures dans le courant de l'année.