Newsletter Newsletters Events Évènements Podcasts Vidéos Africanews
Loader
Suivez-nous
Publicité

Mer Noire : la Roumanie utilise des drônes télécommandés pour traquer les mines

Depuis le début de la guerre en Ukraine, des centaines de mines menacent la navigation en mer Noire.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, des centaines de mines menacent la navigation en mer Noire. Tous droits réservés  Andreea Alexandru/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Andreea Alexandru/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Par euronews
Publié le Mis à jour
Partager cet article Discussion
Partager cet article Close Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article : Copy to clipboard Lien copié

La partie occidentale de la mer Noire est menacée par des mines marines. Ces engins explosifs mettent en danger les activités maritimes de pays de l’OTAN comme la Bulgarie, la Roumanie et la Turquie. Bucarest se sert de drônes télécommandés pour les détecter et les neutraliser.

PUBLICITÉ

Depuis le début de la guerre en Ukraine, des centaines de mines menacent la navigation en mer Noire. Les eaux des États membres de l’OTAN comme la Bulgarie, la Roumanie et la Turquie sont pour cette raison constamment surveillées.

Le risque de mines dérivantes représente d’importantes pertes économiques pour les pays bordant les rives occidentale et orientale de la mer Noire : primes d’assurance élevées, itinéraires de navigation plus complexes et dommages pour le secteur touristique.

Le déminage est donc une activité cruciale pour la sécurité et les économies du flanc Est de l’OTAN et de l’UE.

L’utilisation des mines fait partie de la stratégie russe pour approcher Odessa, tandis que l’Ukraine utilise les mines pour défendre la ville contre toute tentative de débarquement. Ainsi, les deux camps se servent des mines à des fins offensives et défensives.

Les véhicules télécommandés en mer : un changement de paradigme ?

La guerre en Ukraine a marqué un tournant dans la militarisation des drones et des véhicules sans équipage, que ce soit dans les airs, sur terre ou en mer.

En mer Noire – qui est une mer dite semi-fermée – les drones ont forcés les navires russes à quitter la rade de Sébastopol pour se réfugier dans le port de Novorossiisk, à l’est de la mer Noire, loin de la portée des drones maritimes ukrainiens et des missiles navals.

Les drones se sont également révélés très utiles pour les marines de pays non directement impliqués dans les combats.

La marine roumaine effectue notamment depuis un certain temps des opérations régulières de déminage à l’aide de drones sous-marins importés du Royaume-Uni.

Les drones sous-marins Sea Fox, présents sur le chasseur de mines Ion Ghiculescu – le navire le plus récent de la flotte militaire roumaine, construit au Royaume-Uni – ont été testés avec succès en grande profondeur.

Ce type d'équipement sous-marin télécommandé, sans équipage, peut détruire les mines marines à distance sans mettre les équipages en danger.

"Il est télécommandé. Il possède un câble, une fibre optique de 1 500 mètres, et il est guidé dans l’eau. Il reste donc constamment relié au navire. Une fois que l’objet est identifié comme une mine, ce drone revient au navire, et ensuite nous utilisons un autre drone neutralisant que nous envoyons à proximité de l’objet déjà identifié comme mine. À son contact, ce drone, qui contient déjà des explosifs, s’autodétruit", explique Denis Giubernea, commandant du chasseur de mines

Depuis le début de la guerre en Ukraine, 150 mines marines ont été retrouvées dérivant dans la mer Noire, dont 6 dans les eaux territoriales roumaines. Et le danger reste permanent.

"L’Ukraine a posé des mines défensives et la Fédération de Russie a posé des mines offensives. Nous ne connaissons pas leur nombre exact, mais il se peut que certaines dérivent, ce qui accroît sans cesse le risque", poursuit Denis Giubernea.

Selon les experts militaires, le rôle des drones dans la guerre navale est d’une grande importance tactique. Les véhicules maritimes sans équipage se sont révélés essentiels pour la chasse aux mines.

Une nouvelle génération de drones maritimes entièrement autonomes

Le modèle Sea Fox doit encore être contrôlé via une liaison optique, ce qui oblige le chasseur de mines à se trouver relativement près de la zone d’opérations.

"Si un système est entièrement autonome, le navire qui le contrôle peut opérer à une distance plus grande, ce qui lui permet d’être à l’abri des menaces comme les missiles de croisière ou les navires de surface sans équipage, qui peuvent cibler les bâtiments de lutte antimines", explique Sidharth Kaushal, chercheur principal à l’Institut Royal des Services Unis (RUSI).

Selon cet expert, la classification d’une mine est une tâche très chronophage qui nécessite une combinaison de plusieurs niveaux de détection et l’intervention d’une analyse humaine.

Par ailleurs, l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le cadre du déminage présente moins de dilemmes éthiques que d’autres domaines des opérations militaires où une décision humaine finale est requise.

"La chasse aux mines est un domaine peu controversé pour le déploiement de systèmes entièrement automatisés, contrairement aux situations qui impliquent des pertes humaines. L’élimination des mines est un domaine politiquement moins sensible", conclut Sidharth Kaushal.

Accéder aux raccourcis d'accessibilité
Partager cet article Discussion

À découvrir également

Ukraine : un tir de missile russe sur un terrain d'entraînement à Soumy tue au moins six soldats

La décision de l'UE sur l'objectif climatique 2040 sera retardée, selon des diplomates

"Sentinelle orientale" : le chef de l'OTAN annonce le renforcement du flanc est de l'Alliance